Après le coup d’État, Horta N’Tam prend le contrôle de la Guinée-Bissau
Au lendemain du coup d’État militaire qui a renversé le président sortant Umaro Sissoco Embaló, la Guinée-Bissau s’est dotée d’un nouvel homme fort. Le général Horta N’Tam a prêté serment jeudi 27 novembre, lors d’une cérémonie au siège de l’état-major à Bissau, où il a été investi président de la transition et chef du Haut commandement militaire pour une durée d’un an.
Un général réputé proche d’Embaló aux commandes
À la tête de l’armée de Terre jusqu’à sa prise de pouvoir, le général Horta N’Tam était considéré ces dernières années comme un proche du président déchu. Pourtant, c’est lui qui conduira désormais la transition politique.
« Je viens d’être investi pour assurer la direction du Haut commandement », a-t-il déclaré après avoir prêté serment dans un contexte de sécurité maximale. Des dizaines de soldats lourdement armés étaient déployés autour du bâtiment et à travers la capitale, où les check-points se sont multipliés et les contrôles renforcés. La circulation tournait au ralenti tandis que la majorité des commerces restaient fermés.
Lors de son premier discours, le général a appelé à l’unité nationale : « La Guinée-Bissau traverse une période très difficile de son histoire. Les mesures qui s’imposent sont urgentes et importantes et requièrent la participation de tout le monde ».
Frontières rouvertes et mise en place de la junte
Quelques minutes après l’annonce officielle de la nomination du général Horta N’Tam à la tête de la junte, le général Lassana Mansali, inspecteur général des forces armées, a confirmé la réouverture immédiate de toutes les frontières du pays.
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Malgré cette mesure d’apaisement, l’atmosphère reste tendue à Bissau. Les militaires fouillent systématiquement les véhicules circulant dans la capitale, maintenant un contrôle strict de la ville au lendemain de la prise du pouvoir.
Vives condamnations internationales
La réaction de la communauté internationale ne s’est pas fait attendre. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a « fermement condamné » le putsch, le qualifiant de « menace directe pour la stabilité du pays et de la région », alors que le pays sortait à peine d’élections présidentielles et législatives tenues trois jours plus tôt.
De son côté, l’Union africaine a dénoncé « sans équivoque » ce renversement et a exigé la libération « immédiate et inconditionnelle » du président Embaló, arrêté par les militaires le mercredi.