Addis-Abeba accueille le 2ᵉ sommet ONU sur les systèmes alimentaires

Il faudra revoir les prévisions et repousser les objectifs fixés lors de la première édition du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires. C’est le sentiment largement partagé lors de la deuxième édition de ce sommet, co-organisé par l’Éthiopie et l’Italie. Cette réunion, qui se tient tous les quatre ans, se déroule cette fois du 27 au 29 juillet à Addis-Abeba. Elle constitue une occasion pour les différentes agences de l’ONU participantes de faire le point sur l’état de la sécurité alimentaire à travers le monde et d’évaluer les engagements pris en 2021.
En 2024, près de 295 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition aiguë, un chiffre alarmant. Face à ce constat, la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Jane Mohammed, a reconnu que les efforts actuels restent largement insuffisants. « Les systèmes alimentaires sont toujours sous pression, les investissements sont en deçà des attentes », a-t-elle déclaré. Elle a également souligné l’urgence humanitaire à Gaza et au Soudan, appelant à ne pas utiliser la faim comme arme de guerre et à respecter le droit international humanitaire.
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Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahamoud Ali Youssouf, a également alerté sur l’aggravation de la faim sur le continent, causée par les conflits, les chocs climatiques et les perturbations économiques. Il a exhorté les pays africains à consacrer 10% de leur PIB à l’agriculture afin d’atteindre une « résilience nutritionnelle », tout en appelant les partenaires internationaux à soutenir ces efforts.
Des avancées modestes mais notables
Malgré ce tableau préoccupant, Amina Jane Mohammed a salué certains progrès. Aujourd’hui, 130 pays ont mis en place des programmes pour transformer leurs systèmes alimentaires. Cette évolution montre que la mobilisation existe, même si elle reste insuffisante pour inverser durablement la tendance. Le sommet d’Addis-Abeba a donc permis de raviver les engagements et de souligner l’urgence d’une action collective renforcée pour lutter contre la faim dans le monde.