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Soudan : coup de théâtre politique et grogne croissante de la population

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En vertu d’un accord signé dimanche 21 novembre avec les militaires, Abdallah Hamdok, dirigera un gouvernement civil composé de technocrates pendant une période de transition.



Ce nouvel accord avec Hamdok, nommé pour la première fois après le renversement de l’autocrate Omar Al-Béchir lors du soulèvement de 2019 au Soudan, se heurte cependant à l’opposition des groupes pro-démocratie. Ces derniers ont exigé un gouvernement civil complet depuis l’éviction d’Al-Béchir, dénonçant la mort de dizaines de manifestants depuis le coup d’État du 25 octobre dernier. Héros du mouvement de protestation, Hamdok est désormais devenu un «traître» pour certains, notamment pour l’Association des professionnels soudanais (SPA), l’un des principaux groupes de protestation du pays. «Hamdok a vendu la révolution», ont scandé les militants ce lundi. 




Lire aussi : Soudan : la fin d’une transition démocratique




Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint les rassemblements organisés dans la capitale, Khartoum, et dans les villes jumelles d’Omdurman et de Bahri. Les forces de sécurité ont tiré des balles et du gaz lacrymogène pour les disperser. À Omdurman, un manifestant de 16 ans est mort d’une blessure par balle, a déploré le Comité central des médecins soudanais.



De leur côté, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Norvège, l’Union européenne, le Canada et la Suisse ont salué la réintégration de Hamdok. Dans une déclaration commune, ils ont demandé la libération des autres détenus politiques. Les Nations Unies ont également salué l’accord signé ce dimanche. Les puissances occidentales avaient auparavant condamné le putsch du mois dernier et avaient suspendu leur aide économique au Soudan, qui tente de se remettre d’une profonde crise économique.



Hamdok a pour sa part souligné qu’il avait accepté l’accord pour éviter de nouvelles victimes. «Le sang soudanais est précieux. Mettons fin à l’effusion de sang et dirigeons l’énergie de la jeunesse vers la construction et le développement», a-t-il déclaré lors de la cérémonie de signature qui a été diffusée ce dimanche par la télévision d’État. Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah Al-Burhan, a quant à lui assuré que l’accord serait inclusif. «Nous ne voulons exclure personne, sauf, comme nous l’avons convenu, le Parti du Congrès national», a-t-il précisé, en référence à l’ancien parti au pouvoir d’Al-Béchir.




Lire aussi : Coup d’État : l’Union africaine suspend le Soudan de ses instances




Toutefois, les détracteurs ont dénoncé que le nouvel accord ne mentionne pas les Forces de la liberté et du changement (FFC), la coalition civile qui partageait le pouvoir avec les militaires avant le coup d’État, alors que plusieurs responsables présents à la cérémonie de signature avaient des liens politiques avec Al-Béchir. D’ailleurs les FFC ont affirmé qu’ils ne reconnaissent aucun accord avec les militaires. Le Parti du Congrès soudanais, l’un des principaux membres du FFC, dont plusieurs dirigeants sont encore en détention, a qualifié l’adhésion de Hamdok au nouvel accord d’«illégitime et inconstitutionnelle».


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