Les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne et de la région MENA

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Maroc : une croissance de 3,6 % prévue en 2025 Siège de la Banque mondiale. DR

La Banque mondiale (BM) a dévoilé ses perspectives économiques mondiales, notamment pour l’Afrique subsaharienne et la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Elle évoque plusieurs facteurs qui ont freiné la reprise post-Covid dans de nombreux pays africains. La BM souligne ainsi que la croissance en Afrique subsaharienne a diminué en 2022, pour s’établir à 3,4%. Pour cause, la hausse des prix et la rareté des denrées alimentaires, qui ont empiré en raison du changement climatique et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Les pays exportateurs de métaux dans cette partie du continent sont les plus impactés par le ralentissement de la croissance mondiale et la chute des prix des produits de base non énergétiques. Les trois plus grandes économies d’Afrique subsaharienne, notamment l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria, ne sont pas en reste. La première, deuxième économie de la région, n’a enregistré qu’une croissance de 1,9%. La croissance au Nigéria, premier producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, a continué de s’affaiblir atteignant 3,1%. En revanche, en Angola, les cours élevés du pétrole et la stabilité de la production pétrolière ont permis un rebond de 3,1%.

Dans son rapport, la Banque mondiale indique que la croissance en Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,6% en 2023 et 3,9% en 2024. En comparaison avec les prévisions de juin, 60% des pays connaitront une baisse de croissance, dont plus de 70% sont des exportateurs de métaux. La pauvreté, l’insécurité alimentaire, les conditions météorologiques défavorables, l’endettement élevé, l’incertitude politique, la violence et les conflits… sont autant de facteurs qui impactent la croissance économique de la région.

 

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Quid de la région MENA

S’agissant de l’économie de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), elle a enregistré une croissance d’environ 5,7% en 2022, son taux le plus élevé depuis dix ans. Les pays exportateurs de pétrole et de gaz ont bien profité de la hausse exceptionnelle des cours et de l’augmentation de la production. La production de l’Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis a augmenté à un rythme vertigineux.

Toutefois, l’accélération de l’inflation et le resserrement des conditions financières n’ont pas épargné l’économie des importateurs nets de pétrole. À titre d’exemple, la croissance de l’Égypte et du Maroc a considérablement ralenti au cours du premier semestre de l’année dernière. En glissement annuel, la hausse des prix à la consommation a atteint des taux à deux chiffres dans de nombreux pays. Ces derniers ont subi une dépréciation importante de leur taux de change et une forte augmentation du prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

Selon les prévisions de la BM, la croissance de la région MENA devrait ralentir à 3,5% en 2023 et à 2,7% en 2024. Une baisse principalement due à l’essoufflement du rebond dans les pays exportateurs nets de pétrole. Leur croissance devrait tomber à 3,3 et 2,3% en 2023 puis 2024, contre 6,1% en 2022.

Pour les pays importateurs nets de pétrole de la région, la croissance devrait rester stable en 2023-2024, à un peu plus de 4% par an. Alors que l’activité en Égypte devrait reculer à 4,5% au cours de l’exercice 2023-2024, celle du Maroc devrait s’accélérer pour atteindre 3,5% en 2023 puis 3,7% en 2024. Les dépenses publiques devraient compenser en partie la faiblesse de la consommation des ménages en raison de l’inflation élevée.

 

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