Niger : une opération militaire tourne au drame, 40 civils tués

Au Niger, la commune de Kourfeye, dans la région de Tillabéri, est sous le choc après un bombardement qui a coûté la vie à une quarantaine de civils, lundi 22 septembre. Le drame s’est produit dans le village d’Injar, alors que les habitants participaient au marché hebdomadaire. Selon les premiers témoignages recueillis par RFI trois jours plus tard, des militaires avaient inspecté le marché peu avant la frappe, alors qu’un avion de l’armée survolait la zone. Vers 13 heures, plusieurs explosions ont retenti, provoquant une panique générale.
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Les images diffusées par des commerçants montrent l’ampleur des dégâts : corps sans vie gisant au milieu des étals, véhicules incendiés, scènes de désolation. Les témoins affirment que toutes les victimes sont des civils. Pour l’heure, le régime militaire au pouvoir à Niamey n’a pas communiqué sur cet épisode tragique, alimentant incompréhension et colère dans la région.
Une série de bavures militaires
Le bombardement d’Injar n’est pas un cas isolé. La région de Tillabéri, située dans la zone dite des « trois frontières », reste l’un des foyers les plus instables du Sahel. Ciblant régulièrement les groupes terroristes actifs dans la zone, l’armée nigérienne recourt de plus en plus aux frappes aériennes, avec des conséquences dramatiques pour les populations civiles.
D’après les données de l’ONG ACLED, près de 629 villageois ont été tués entre juillet 2023 et novembre 2024 dans des bombardements visant des marchés, des sites d’orpaillage ou encore des transports collectifs. Ces chiffres témoignent de la gravité d’une stratégie militaire qui tend à confondre combattants et civils, aggravant la défiance des habitants vis-à-vis des autorités.