Félix Tshisekedi dénonce les manœuvres rwandaises dans l’est de la RDC

Le président congolais, Félix Tshisekedi, a accusé le Rwanda de freiner la mise en œuvre de l’accord de paix conclu en juin dernier entre Kinshasa et Kigali sous l’égide des États-Unis. Lors d’une rencontre avec des journalistes à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, il a exprimé son inquiétude face à la situation dans l’est du pays : « La situation récente n’est pas reluisante, les choses n’évoluent pas vraiment sur le terrain », a-t-il déclaré.
L’est de la République démocratique du Congo (RDC) demeure le théâtre d’affrontements entre le Mouvement du 23 mars (M23), groupe armé antigouvernemental soutenu par le Rwanda, et l’armée congolaise. Les négociations se poursuivent sous l’égide du Qatar entre le M23 et Kinshasa, mais le cessez-le-feu conclu en juillet tarde à se concrétiser. Selon Félix Tshisekedi, Kigali feint de retirer ses troupes, alors qu’elles continuent de soutenir le M23 sur le terrain. « Le Rwanda cherche à gagner du temps pour que la crise s’aggrave », a-t-il affirmé.
Minerais et coopération sécuritaire au cœur des discussions
Au-delà des questions de sécurité, le président congolais a évoqué les discussions avec Washington visant à assurer aux États-Unis un approvisionnement stable en minerais essentiels à la fabrication de composants électroniques, dont le cobalt. En contrepartie, Kinshasa espère renforcer sa coopération sécuritaire avec Washington.
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Félix Tshisekedi a insisté sur le caractère stratégique de cet échange. « Il ne s’agit pas simplement d’un bradage de nos minerais au profit de quelques individus, mais d’un véritable échange de minerais contre le développement », a-t-il souligné. Les retombées attendues porteront notamment sur les infrastructures, avec un accent sur l’énergie, l’industrialisation et l’éducation.
Le président congolais a conclu en réaffirmant la volonté de la RDC de maintenir la paix. Il estime que les manœuvres rwandaises finiront par atteindre les limites de la patience des médiateurs qataris et américains. Kinshasa se dit prêt à progresser dans le processus de stabilisation et à mettre ses ressources au service d’un développement durable pour le pays.