Tous Béninois !

Le chef de l’État béninois, Patrice Talon, mérite d’être salué ici pour sa foi en la démocratie et pour sa qualité d’homme d’État. Malgré la pression de ses courtisans, il s’était engagé de ne pas briguer un troisième mandat en tripatouillant la constitution, et il a tenu parole. Quel contraste avec les dirigeants de la sous-région dont les deux voisins togolais et nigérien, ou avec la Côte d’Ivoire où Alassane Ouattara est gagné par le syndrome de l’homme indispensable, quitte à prendre le risque de plonger son pays dans l’incertitude. Après avoir modifié la constitution et écarté ses rivaux les plus dangereux, le chef de l’État ivoirien va solliciter un quatrième mandat présidentiel.
Le Bénin prouve une fois de plus que l’alternance au pouvoir, un des puissants marqueurs d’une démocratie, s’installe durablement dans son système d’organisation politique. Indirectement, son président envoie un message à tous ces dirigeants africains qui se comportent en chef de village.
Après avoir lancé en 1990, la série des « Conférences nationales souveraines » qui avait ouvert la voie à la transition démocratique en Afrique, Cotonou est plus que jamais, le dépositaire des acquis de cette ouverture politique. De Matthieu Kérékou à Patrice Talon, tous les présidents qui se sont succédé à la tête de l’État depuis la démocratisation du pays, ont respecté la règle constitutionnelle de la limitation à deux mandats.
En adoubant son ministre des Finances, Romuald Wadagni, pour défendre les couleurs de la majorité actuelle à la présidentielle d’avril 2026, Talon parachève un passage de témoin dont ses compatriotes et tous les démocrates africains devraient être fiers.
Nous sommes tous béninois !