France-Algérie : Paris veut relancer un dialogue « franc et exigeant »

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France-Algérie : Paris veut relancer un dialogue Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot reçu par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, à Alger, le 6 avril 2025. PHILEMON HENRY / AFP

Alors que les relations diplomatiques entre Paris et Alger traversent une nouvelle zone de turbulences, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a affirmé ce mercredi que la France devra tôt ou tard reprendre le dialogue avec l’Algérie, dans l’intérêt direct des citoyens français. Une déclaration qui intervient au lendemain de l’annonce par l’Élysée de l’expulsion de 12 agents consulaires algériens, en réponse à des mesures similaires prises par Alger.

«Si nous voulons des résultats pour les Françaises et les Français, il nous faudra un jour ou l’autre revenir à un dialogue franc, lucide et exigeant avec les autorités algériennes», a déclaré le ministre, soulignant à la fois la fermeté de la France face aux provocations et la nécessité de maintenir des canaux de communication ouverts.

Une approche critiquée mais assumée

Face aux critiques émanant de certains responsables politiques en France, qui jugent la position du gouvernement trop modérée vis-à-vis d’Alger, Jean-Noël Barrot a tenu à défendre une méthode «responsable». Pour lui, une relation «normale» avec l’Algérie est essentielle pour traiter des dossiers sensibles, allant des expulsions d’étrangers en situation irrégulière à la coopération en matière de renseignement et de lutte contre le terrorisme.

Le ministre a également évoqué la situation de l’écrivain Boualem Sansal, détenu en Algérie dans des conditions qu’il qualifie «d’arbitraires». Pour Jean-Noël Barrot, seule la voie diplomatique peut permettre d’obtenir sa libération.

Une visite à Alger sous le signe de l’apaisement

Début avril, le chef de la diplomatie française s’est rendu à Alger, où il a rencontré son homologue Ahmed Attaf ainsi que le président Abdelmadjid Tebboune. Une tentative de relance du dialogue qui, selon lui, «devait être tentée» malgré le climat tendu.

«Il fallait donner sa chance au dialogue», a-t-il insisté, qualifiant d’«irresponsables» ceux qui défendent une posture purement conflictuelle. À ses yeux, l’escalade ne peut qu’envenimer les tensions sans offrir de solution durable.

Dans un contexte marqué par les désaccords récurrents autour des questions migratoires, mémorielles et sécuritaires, Paris cherche à rétablir une forme de stabilité dans ses rapports avec Alger, sans renoncer pour autant à ses principes.

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