Les États-Unis veulent réduire leur présence diplomatique en Afrique

Les États-Unis semblent amorcer un tournant diplomatique majeur, visant à réduire leur présence internationale, en particulier en Afrique. Un projet de décret présidentiel secret, récemment révélé par le New York Times, pourrait bouleverser l’ordre diplomatique actuel du pays.
Si ce projet se concrétise, il marquerait la fin d’une ère de diplomatie en «soft power» qui a fait la renommée de Washington à travers le monde, notamment grâce à ses financements et ses efforts de promotion des droits humains et du changement climatique.
Selon les informations dévoilées le 20 avril, le plan de restructuration prévoit une «réorganisation structurelle totale» du département d’État américain, avec une série de fermetures de bureaux et une réduction significative de l’implication diplomatique, notamment en Afrique.
Parmi les mesures envisagées, la suppression de bureaux chargés du changement climatique, de la démocratie et des droits humains est une décision marquante. Ces domaines, régulièrement critiqués sous l’administration Trump, seraient désormais relégués au second plan. En parallèle, des fermetures d’ambassades à l’étranger sont attendues, avec une réduction particulièrement notable de l’ambassade des États-Unis à Ottawa, qui pourrait être «considérablement réduite».
Cependant, le changement le plus significatif se situe en Afrique. Le plan stratégique de Washington semble considérer le continent comme moins prioritaire dans le cadre de ses ambitions diplomatiques mondiales. Selon le projet, seuls quatre ensembles géographiques seraient désormais considérés comme essentiels : l’Eurasie, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et l’Asie-Pacifique. Cette redéfinition géopolitique entraînerait la suppression du bureau pour l’Afrique, remplacé par un «bureau de l’envoyé spécial pour les affaires africaines», relevant directement du Conseil national de sécurité interne de la Maison Blanche, et non plus du département d’État.
En outre, l’ensemble des ambassades et consulats jugés «non essentiels» en Afrique subsaharienne serait fermé. Les missions diplomatiques restantes seraient placées sous l’autorité d’un envoyé spécial.
Vers une révision du financement de l’ONU
Les coupes budgétaires envisagées ne se limitent pas aux bureaux diplomatiques. Des réductions drastiques dans le budget du département d’État pourraient également mettre fin au financement américain de l’ONU.
Or, une grande partie de l’agenda du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment les missions de maintien de la paix et de gestion des crises, concerne des enjeux africains. Cela pourrait avoir des répercussions profondes sur la stabilité et la gestion des conflits sur le continent. La mise en œuvre de ces mesures serait prévue pour le 1ᵉʳ octobre 2025, selon le New York Times.
Toutefois, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a cependant nié l’existence de ce plan de restructuration, soulignant qu’il ne s’agissait que de spéculations.