Soudan du Sud : une contraction économique de 30% attendue en 2024-2025
Salva Kiir est le président de la République du Soudan du Sud © DR La banque mondiale a annoncé que la croissance économique du Soudan du Sud devrait baisse de 30% en 2024-2025, a indiqué un communiqué de la Banque mondiale relatif au 7ᵉ rapport sur l’économie du pays (SSEM).
Selon la source, cette baisse s’explique par la rupture des exportations pétrolières. L’économie du pays repose entièrement sur le pétrole avec une capacité de production journalière de 7 millions de barils. Ce manque à gagner a sévèrement affaibli les finances publiques, entraînant des retards de paiement des salaires et une réduction des dépenses publiques, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, a souligné le texte.
Toutefois, après cinq années de guerre civile et une instabilité politique persistante, le pays peine à se reconstruire. En 2024, près de 7,1 millions de personnes souffraient d’insécurité alimentaire, tandis que 80% de la population était touchée par l’hyperinflation. Le taux de pauvreté atteint aujourd’hui 92%, exacerbant les tensions sociales et humanitaires.
Lire aussi : Soudan du Sud : Fitch prévoit une croissance de 17% en 2025
Face à cette situation préoccupante, la Banque mondiale recommande plusieurs mesures aux autorités sud-soudanaises. Parmi elles, l’assouplissement du taux de change, la réduction du financement monétaire du déficit et l’amélioration de la transparence dans la gestion des revenus pétroliers. Elle préconise également la diversification économique, le règlement des arriérés de salaires et des investissements accrus dans le capital humain pour stimuler une croissance durable.
Malgré cette crise, des perspectives de reprise existent. Si les exportations pétrolières reprennent, la Banque mondiale prévoit une amélioration économique dès 2025-2026. De plus, Fitch Solutions anticipe une croissance du PIB réel de 17% en 2025, portée par la relance de la production pétrolière.
Le responsable des opérations du Groupe de la Banque mondiale pour le Soudan du Sud, Charles Undeland, a déclaré qu’«en maintenant la stabilité macroéconomique, en améliorant la gouvernance et en mettant en œuvre des réformes structurelles stratégiques, le Soudan du Sud peut libérer le potentiel de son secteur privé et ouvrir la voie à la reprise et à la prospérité».