Le Soudan rappelle son ambassadeur au Kenya

Les tensions entre le Soudan et le Kenya connaissent une nouvelle escalade puisque le ministère soudanais des Affaires étrangères a annoncé le rappel de son ambassadeur basé à Kenya. Cette décision intervient après la tenue de réunions à Nairobi, qui visent à établir un gouvernement parallèle. Ces discussions ont été initiées par le général Mohamed Hamdan Dagalo, alias Hemedti, chef des Forces de soutien rapide (FSR), en conflit avec l’armée régulière soudanaise.
Selon le ministre, cette initiative est une atteinte grave à la souveraineté du pays. Dans un communiqué, les autorités soudanaises accusent le président kényan William Ruto de «favoriser un complot visant à instaurer un gouvernement pour une milice génocidaire». Port-Soudan reproche également à Nairobi son soutien actif aux FSR, affirmant que la capitale kényane est devenue un «centre névralgique» pour les opérations politiques, financières et logistiques de la milice. Selon Khartoum, William Ruto agirait en faveur des «sponsors régionaux» des FSR, exacerbant ainsi le conflit soudanais.
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Il faut souligner que ce rappel d’ambassadeur n’est pas une première. En janvier 2024, Port-Soudan avait déjà pris cette mesure après une visite officielle du général Hemedti à Nairobi, accueilli avec les honneurs par William Ruto.
Face aux accusations soudanaises, le ministère kényan des Affaires étrangères a soutenu que ces rencontres s’inscrivent dans une démarche de médiation. Un argument qui peine à convaincre tant au niveau national qu’international. Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a mis en garde contre une telle initiative, estimant qu’elle risquait d’aggraver la fragmentation du Soudan, déjà plongé dans un chaos politique et militaire.