Tchad : l’opposant et frère de Idriss Déby Itno est mort

L’opposant et oncle paternel du président Tchadien, Mahamat Idriss Déby, est décédé au Caire. L’annonce de la mort de Saleh Déby Itno, petit frère de Idriss Déby Itno a été faite par le Parti socialiste sans frontières (PSF), où il militait. Dans le communiqué, la formation politique explique que ce dernier a été évacué dans la nuit de lundi à mardi en direction des Emirats arabes unis pour des soins. Arrivé en Egypte, il a rendu l’âme le mardi. Il sera enterré à Amdjarass, dans l’est du Tchad, à coté de son frère.
En début d’année, le général Saleh Déby Itno avait rejoint le PSF), dirigé par Yaya Dillo. Ce dernier, principal opposant à Mahamat Idriss Déby, a été tué par des militaires lors de l’assaut du siège du PSF le 28 février, deux mois avant l’élection présidentielle. A la suite de cet événement, Saleh Déby Itno avait été arrêté et emprisonné pendant cinq mois avant d’être libéré.
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Dans un communiqué publié sur Facebook, le PSF a dénoncé la mort de Saleh Déby Itno, qualifiée de meurtre s’inscrivant dans la même logique que l’assassinat de Yaya Dillo Djérou et d’autres membres du parti. Jeudi, 23 membres de la famille de Yaya Dillo, arrêtés lors de l’assaut, ont été relâchés, mais le secrétaire général du PSF, Robert Gam, demeure détenu, selon un proche de la famille. Les organisations de défense des droits humains critiquent régulièrement la répression violente de l’opposition au Tchad, souvent marquée par des actes sanglants.
Pour rappel, Mahamat Idriss Déby avait pris la tête de l’État le 20 avril 2021, succédant à son père, Idriss Déby Itno, tué par des rebelles après trente ans de pouvoir. Proclamé chef de l’État par une junte militaire composée de quinze généraux, Mahamat Idriss Déby a été élu président en mai 2024 lors d’un scrutin boycotté par une partie de l’opposition et jugé « ni libre, ni crédible » par des ONG internationales. Dimanche prochain, se tiendront les élections provinciales, locales et les premières législatives, une première depuis 2011. Cependant, l’opposition appelle au boycott, qualifiant ce scrutin de « mascarade » jouée d’avance.