Tchad : l’armée française rétrocède sa dernière base

La fin de la coopération militaire entre le Tchad et la France a été officialisée par la rétrocession de sa dernière base à l’armée tchadienne. Cette annonce a été faite le jeudi 30 janvier 2025, par les états-majors des deux pays, lors d’une cérémonie strictement militaire. La base Sergent-Adji-Kossei de N’Djamena, dernier bastion français au Tchad, a été remise aux autorités tchadiennes, conformément à la volonté des hautes autorités du pays. Le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’état-major français, a confirmé que le personnel et le matériel de combat avaient été rapatriés en France, ne laissant sur place que des conteneurs à évacuer par des prestataires privés.
Cette rétrocession fait suite à la décision du Tchad, en novembre 2024, de rompre les accords de coopération militaire avec la France, jugés «obsolètes» par le président Mahamat Idriss Déby, au pouvoir depuis 2021. Le Tchad était le dernier point d’ancrage de la France au Sahel, où Paris avait déployé jusqu’à 5.000 soldats dans le cadre de l’opération anti-terroriste Barkhane, arrêtée fin 2022. Depuis, le Niger, le Mali, la République centrafricaine et le Burkina Faso ont également demandé le retrait des forces françaises, se rapprochant de Moscou.
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Le Tchad, où stationnait encore un millier de militaires français, a annoncé fin novembre 2024 sa décision de mettre fin aux accords militaires avec la France. Le départ des avions de chasse français le 10 décembre a été suivi par la rétrocession des bases de Faya (26 décembre) et d’Abéché (11 janvier). Les autorités tchadiennes avaient fixé la date du 31 janvier 2025 comme échéance « impérative » et « irréversible » pour le départ définitif des forces françaises.
Parallèlement, le Sénégal négocie le retrait des troupes françaises d’ici fin 2025, tandis que les effectifs militaires français diminuent en Côte d’Ivoire et au Gabon. La base de Djibouti, qui accueille 1.500 militaires, reste cependant opérationnelle, servant de point de projection pour les missions françaises en Afrique après le retrait du Sahel.