Soudan : deux ans de guerre, comment éviter l’oubli ?

Deux ans après le déclenchement de la guerre au Soudan, Londres accueille ce mardi 15 avril une conférence internationale visant à mobiliser les donateurs et relancer les efforts diplomatiques. Le conflit, qui oppose l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR), a plongé le pays dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.
Selon les Nations unies, plus de 13 millions de personnes ont été déplacées, et 30 millions – soit plus de la moitié de la population – ont désespérément besoin d’aide humanitaire. La famine menace plusieurs régions, tandis que les violences sexuelles, les exactions et les attaques contre les infrastructures civiles se multiplient.
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Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a dénoncé un mépris effroyable pour la population civile et annoncé une aide supplémentaire de 120 millions de livres (139 millions d’euros). L’Allemagne s’est engagée à verser 125 millions d’euros.
La conférence, coorganisée par le Royaume-Uni, l’Union européenne, l’Allemagne, la France et l’Union africaine, réunit les représentants de 14 pays, dont les États-Unis et l’Arabie saoudite. L’objectif : coordonner l’aide humanitaire, soutenir les pays voisins qui accueillent les réfugiés, et avancer vers une sortie de crise. Le gouvernement soudanais n’a pas été convié, ce qu’il déplore vivement.
L’ONU, le Comité international de la Croix-Rouge et de nombreuses ONG appellent à des engagements concrets, comme la protection des civils et un accès sans entrave à l’aide. Ils alertent sur les conséquences désastreuses d’une troisième année de guerre.