Sécheresse : l’IGAD demande de l’aide pour lutter contre la famine dans la Corne de l’Afrique
Un groupe de déplacés au Kenya © DR Les membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un organisme africain régional, se sont réunis le 5 juillet à Nairobi. Ils ont discuté des questions humanitaires, politiques et de sécurité dans la région de la Corne de l’Afrique. L’IGAD, rappelons-le, comprend Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Sud-Soudan, le Soudan et l’Ouganda.
La situation humanitaire, qui a plongé plus de 23 millions de personnes dans l’insécurité alimentaire en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, était ainsi au cœur des discussions de cette 39e réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’IGAD.
Pour le président kenyan, Uhuru Kenyatta, il faut d’abord lutter contre la sécheresse dans la région. «La sécheresse, la pire depuis 40 ans, a intensifié l’insécurité alimentaire, asséché les ressources en eau et forcé le déplacement de personnes, suscitant des tensions qui pourraient déclencher de nouveaux conflits», a-t-il indiqué. «Nous devons de toute urgence gérer la sécheresse avant qu’elle ne devienne un multiplicateur de menaces».
De son côté, Amina Abdulla, directrice régionale pour la Corne de l’Afrique de Concern Worldwide, une agence humanitaire irlandaise, a déploré que si des millions de personnes ne reçoivent pas une aide humanitaire urgente, la Corne de l’Afrique risque de perdre 350.000 enfants à cause de la famine. En Somalie, huit zones sont menacées de disette et au moins 200.000 enfants sont morts de malnutrition depuis janvier.
Le changement climatique et les conflits sont également cités comme cause de cette insécurité alimentaire. Bankole Adeoye, commissaire de l’Union africaine (UA) chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité, a assuré les membres de l’IGAD du soutien de son institution pour atténuer les effets de ce stress hydrique.
«La situation humanitaire, qui s’est encore compliquée avec la pandémie de la Covid-19 et la sécheresse qui sévit dans de nombreuses parties de la région, est préoccupante et l’Union africaine fait appel à la solidarité africaine et à la responsabilité collective», avance Adeoye. «C’est à nous tous de continuer à lutter contre les effets flagrants du changement climatique dans le monde d’aujourd’hui. L’Union africaine est prête à mobiliser les partenaires africains et internationaux pour lutter contre ce fléau et promouvoir une croissance et un développement durables».
Par ailleurs, les agences humanitaires estiment que cinq millions d’enfants de la région de la Corne de l’Afrique souffrent de malnutrition, dont 30% de malnutrition sévère. L’ambassadrice de l’Union européenne au Kenya, Henriette Geiger, a informé les dirigeants de l’IGAD que des efforts sont déployés pour obtenir de l’Ukraine les denrées alimentaires dont ils ont tant besoin. «Nous travaillons avec les Nations Unies pour transporter les céréales hors d’Ukraine et l’Union européenne», assure-t-elle.