Revenir aux fondamentaux

C’est un chiffre qui donne le tournis que révèle cette semaine une étude de l’OCDE sur la dette : les États et les entreprises ont emprunté, au total, 25.000 milliards de dollars sur les marchés durant la seule année 2024. C’est plus que le PIB consolidé de tout le continent africain. Ainsi, entre la dette souveraine et les emprunts contractés par les entreprises, l’encours dépassait les 100.000 milliards de dollars ! Et ce n’est pas que l’effet des plans de soutien budgétaire déployés par les États pendant la crise du Covid-19.
Ce montant confirme surtout une évidence : malgré le durcissement des règles prudentielles, l’argent est disponible chez les investisseurs. Pour peu que le débiteur soit solvable et présente un risque raisonnable, il peut lever du financement, y compris sur le marché international. C’est la grande leçon à retenir pour la majorité des États africains. Au lieu de se lancer dans des lamentations et dans la victimisation permanente, ils devraient plutôt mettre de l’ordre dans leur politique économique. Cela veut dire, revenir aux fondamentaux de la gestion financière : les ressources à long terme ne doivent financer que les emplois de long terme. La dette levée à l’international ne doit pas servir au financement du train de vie de l’État comme on le voit souvent dans beaucoup de pays africains. Le produit des emprunts doit être affecté en priorité aux dépenses d’avenir, celles qui permettent de garantir la viabilité à long terme de la dette et de l’économie.
L’ignorer, c’est s’évincer soi-même du marché.