RDC : meeting du M23 à Goma, les forces congolaises acculées dans l’est

Le groupe armé antigouvernemental M23 tient ce jeudi 6 février son premier meeting à Goma, en République démocratique du Congo. D’ailleurs, le groupe a pris le contrôle de cette dernière suite à “un carnage, et entend poursuivre avec ses alliés rwandais leur avancée dans l’est de la RDC”, rapporte l’AFP.
En effet, après s’être emparés la semaine dernière de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, le M23 et les troupes rwandaises ont lancé mercredi 5 février une nouvelle offensive dans la province voisine et ont conquis une cité minière, Nyabibwe, située à environ 100 km du chef-lieu Bukavu.
Dans ce contexte, le M23 a rompu un cessez-le-feu qu’il avait lui-même décrété « pour des raisons humanitaires » à partir de mardi 4 février. Ainsi, les combats à Goma ont fait au moins 2.900 morts, selon un dernier bilan de l’ONU qui risque encore de s’alourdir. Notons que le groupe armé avait affirmé n’avoir « aucune intention de prendre le contrôle de Bukavu ou d’autres localités« .
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Toutefois, les forces congolaises se préparent désormais à être attaquées à Kavumu, où se trouve l’aéroport provincial, et qui n’est situé qu’à une trentaine de kilomètres de Bukavu, rapporte une source humanitaire cité par l’agence de presse.
D’ailleurs, il est important de souligner que la prise de Kavumu, dernier verrou avant la capitale provinciale, marquerait un nouveau revers pour les forces congolaises et le gouvernement de Kinshasa. En plus, dans un stade de la ville de Goma, les nouveaux maîtres des lieux ont obligé la population, marquée par les violents combats et une situation humanitaire désastreuse, à venir l’écouter. Parmi la foule, certains arboraient des tee-shirts portant l’inscription « Gouverner autrement le Nord-Kivu« .
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En plus de trois ans de conflit, l’armée congolaise (FARDC), réputée mal formée et minée par la corruption, n’a cessé de reculer dans l’est de la République démocratique du Congo, connu pour ses ressources naturelles.
La communauté internationale et des pays médiateurs comme l’Angola et le Kenya tentent de trouver une issue diplomatique à la crise, craignant un embrasement régional.Kinshasa a exhorté la communauté internationale à sanctionner le Rwanda, sans effet à ce stade.