RDC : 20 ans de prison requis contre l’ancien président Joseph Kabila

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RDC : Joseph Kabila sort du silenceJoseph Kabila, ancien président de la RDC. © DR

Le ministère public congolais a requis à Kinshasa la peine de mort contre l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, jugé par contumace pour complicité avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Le général Lucien René Likulia, représentant du parquet, a demandé à la Haute Cour militaire de le condamner pour « crimes de guerre », « trahison » et « organisation d’un mouvement insurrectionnel ».

Outre la peine capitale, le procureur a réclamé 20 ans de prison pour « apologie de crimes de guerre » et 15 ans pour « complot ». Cette procédure, ouverte le 25 juillet, intervient alors que l’ancien chef d’État, au pouvoir de 2001 à 2019, vit à l’étranger depuis plus de deux ans.

Un procès sans accusé

L’ancien président n’a pas assisté aux audiences. Fin mai, il avait été aperçu à Goma, ville tombée sous le contrôle du M23, où il affirmait mener des consultations pour « contribuer au retour de la paix ». Depuis, il n’a plus reparu en RDC. Le parquet l’accuse d’avoir agi « en intelligence avec le Rwanda » pour renverser par les armes le régime de Félix Tshisekedi, son successeur élu en 2019.

Le ministère public estime que Joseph Kabila a joué un rôle actif dans la structuration politique du M23, notamment à travers l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une branche politique fondée en 2023 sous sa houlette, aux côtés de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale.

Lire aussiRDC : le procès de Joseph Kabila s’ouvre ce vendredi

L’est de la RDC, riche en ressources naturelles, demeure ravagé par des conflits depuis trois décennies. Le M23 a récemment pris le contrôle de Goma et Bukavu, accentuant les violences et aggravant la crise humanitaire. Selon le parquet, les exactions du mouvement ont causé des « préjudices énormes » au pays et engagent la « responsabilité pénale individuelle » de l’ancien président.

Si un moratoire interdisant les exécutions avait été instauré en 2003, il a été levé en 2024. Toutefois, aucune exécution n’a encore eu lieu depuis.

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