Peu de foi au taux d’inflation

Après seulement un mois de vacances de leurs enfants, beaucoup de parents ne trouvent plus le sommeil en pensant au montage financier de la rentrée scolaire. Écrasés par la hausse du coût de la vie et celle des dépenses contraintes (ndlr : les charges fixes), les classes moyennes africaines vivent dans l’angoisse à l’approche de ce rendez-vous budgétivore. Ne leur parlez surtout pas du taux d’inflation à 2-3% auquel personne ne croit, car chaque ménage vit en effet son propre indice des prix à la consommation.
Selon la structure de leur budget, une inflation statistique de 2,1% peut être ressentie à 15-20% chez plusieurs ménages. Et c’est le ressenti qui compte.
Si les populations africaines se plaignent de la vie chère alors que l’indice des prix à la consommation est en baisse, c’est parce qu’elles « calculent » leur propre inflation en observant l’évolution des prix de biens et de services auxquels elles affectent le gros de leurs dépenses. Les plus modestes voient leurs revenus engloutis par les besoins de la base de la pyramide de Maslow. Or, presque partout sur le continent, l’inflation alimentaire ne faiblit pas, sans parler des soins médicaux ou des frais de scolarité. Les discours technocratiques sur les équilibres macroéconomiques que déroulent les ministres des Finances sont tout simplement hors sol. Pareil pour les jubilations sur « une croissance robuste » et « la résilience de l’économie nationale », qui sont inaudibles pour la plupart des ménages.
Bonne chance pour la rentrée scolaire.