Nvidia, à méditer
Pour ceux qui en doutaient encore, l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs sont le moteur de la révolution technologique qui se passe sous nos yeux.
Non seulement, elle est au cœur de la compétition que se livre Pékin et Washington, mais les marchés, eux, ont déjà tranché. A 5.000 milliards de dollars, la valorisation atteinte jeudi 30 octobre par Nvidia en Bourse, a marqué les esprits partout dans le monde. A elle seule, Nvidia, nouvelle locomotive de la tech américaine, vaut presque autant que le PIB cumulé de tous les pays africains. Depuis le début de l’année 2025, le cours de Nvidia s’est envolé de 60% en Bourse.
Par sa taille et son importance stratégique, cette entreprise est l’équivalent d’un Etat, comme le sont d’ailleurs ses compatriotes Microsoft, Google, Apple, Amazon et Meta. Lorsqu’il se déplace à l’étranger, le CEO de Nvidia est reçu comme un chef d’Etat, et ce sont les chefs d’Etat qu’il rencontre qui lui réclament une photo et des autographes.
Trente-deux ans après sa création, cette firme californienne, dont l’activité est l’édition des logiciels, des processeurs graphiques et la fabrication des semi-conducteurs, confirme la capacité de rebond technologique de l’Amérique grâce à un environnement qui valorise le risque. Aux Etats-Unis, avoir échoué n’est pas honteux, comme cela l’est en Afrique où l’on se moque des entrepreneurs et des porteurs de projets qui sont en échec. A la limite, ils deviennent des parias, et pas qu’auprès des banques.
Tant que l’on n’y encouragera pas ceux qui tentent ou ceux qui prennent des risques, l’Afrique passera à côté de la révolution IA. Celle-ci ne restera qu’un sujet de séminaires et de forums. Il faut dire que l’industrie du « bla-bla » prospère partout sur le continent.