Nigeria : plus de 100 membres d’un groupe criminel tués dans une opération militaire

Une vaste opération militaire nigériane menée dimanche 10 août a coûté la vie à plus d’une centaine de membres d’un groupe criminel dans l’État de Zamfara, au nord-ouest du Nigeria. Selon un rapport d’experts des Nations unies consulté par l’AFP, les forces aériennes et terrestres ont tendu une embuscade à un camp de « bandits » retranché dans la forêt de Makakkari.
La source révèle que cette action pourrait avoir été déclenchée en réaction à une série d’actes de banditisme, dont plusieurs enlèvements survenus dans l’État au cours du mois précédent. Le document établit un lien entre la recrudescence des attaques et une récente baisse des opérations militaires dans la région.
Un phénomène ancré depuis des années
Les « bandits », comme les appelle la population, sont actifs depuis des années dans le nord-ouest et le centre du Nigeria. Ces groupes armés s’en prennent aux villages, pillent, incendient des maisons et enlèvent des habitants contre rançon. Le vol de bétail et l’imposition de taxes illégales aux agriculteurs et artisans constituent leurs principales sources de revenus.
Deux jours avant l’opération, le village d’Adabka, dans la zone de Bukkuyum, avait été la cible d’une attaque au cours de laquelle plusieurs habitants ont été enlevés et treize membres des forces de sécurité tués. Selon le rapport onusien, les « bandits » préparaient une nouvelle offensive lorsqu’ils ont été pris pour cible par les troupes nigérianes.
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Malgré un engagement militaire continu depuis 2015 et la création de forces d’autodéfense locales, la violence persiste. En juillet, au moins 95 criminels armés avaient déjà été tués dans l’État de Niger. Toutefois, l’armée, confrontée à des ressources limitées, peine à enrayer la propagation de cette criminalité qui s’étend désormais vers le centre du pays.
Motivés avant tout par l’argent, certains groupes criminels ont renforcé leurs liens avec les organisations terroristes actives dans le nord-est du Nigeria, ajoutant une dimension sécuritaire supplémentaire à un conflit déjà complexe. La persistance de ces violences aggrave la malnutrition et pousse des milliers de personnes à quitter leurs terres, dans un contexte marqué par la pauvreté, le changement climatique et la réduction de l’aide internationale.