Mozambique : la plus grande mine de graphite du continent reprend ses exportations

Après six mois d’interruption, la société australienne Syrah Resources a officiellement repris ses activités dans la plus grande mine de graphite du Mozambique et d’Afrique, a indiqué un communiqué. Selon la même source, les autorités ont levé le cas de force majeure décrété en décembre 2024 sur le site de Balama. Ainsi, une reprise progressive des activités est prévue par la société.
C’est dans ce contexte qu’un premier chargement de 10.000 tonnes de graphite en fines paillettes a été lancé au port de Pemba et devrait être finalisé dans la semaine pour une expédition vers un marché hors de Chine. Parallèlement, des expéditions par conteneurs ont également repris depuis le port de Nacala, principalement en graphite de grosses paillettes, bien que les volumes n’aient pas été précisés.
Lire aussi : Mozambique : le fonctionnement de la plus grande mine de graphite perturbé
Syrah Resources prévoit d’acheminer prochainement une cargaison vers les États-Unis d’ici la fin du troisième trimestre 2025. Cette stratégie témoigne de la volonté de la société de diversifier ses débouchés commerciaux au-delà du géant chinois. Elle intervient dans un contexte de marché particulièrement tendu, marqué par une offre excédentaire et une baisse continue des prix.
Un marché sous pression et une stratégie d’adaptation
La reprise des exportations intervient dans un contexte de prix défavorables. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les prix du graphite ont chuté de 20% en 2024, tandis que ChemAnalyst a signalé une nouvelle baisse de 5,5% au premier trimestre 2025 sur le marché américain. Cette tendance s’explique par une faible demande et des stocks excédentaires en provenance de Chine.
Consciente de cette réalité, Syrah Resources privilégie une exploitation prudente. Aucune prévision de production n’a été communiquée pour Balama, dont la capacité annuelle est pourtant de 350.000 tonnes. La société conditionne désormais son activité à l’évolution de la demande mondiale.