Moody’s abaisse la note d’Afreximbank

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Moody’s abaisse la note d’AfreximbankL'agence de notation Moody's © DR

Afreximbank traverse une zone de turbulences. Après Fitch, c’est au tour de l’agence Moody’s d’abaisser la note de crédit de la banque panafricaine, de Baa1 à Baa2. Cette décision rapproche davantage l’institution de la catégorie spéculative et traduit une préoccupation croissante quant à la qualité de ses actifs et ses sources de financement.

L’agence de notation pointe un recentrage risqué de la banque, qui s’est éloignée de son mandat principal, le financement du commerce, pour octroyer des prêts non garantis à des pays en crise comme le Ghana et la Zambie. Ces deux États ont engagé des processus de restructuration de leur dette, susceptibles de provoquer des pertes pour Afreximbank. Même si la banque affirme que son traité fondateur la protège de toute restructuration forcée, les agences de notation restent sceptiques.

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George Elombi, nouveau président de la banque, a déclaré lors des assemblées annuelles que l’intégration d’Afreximbank dans des programmes de restructuration est improbable. Il rappelle que les 53 États membres ont signé un traité qui interdit toute restructuration imposée. Moody’s, en revanche, estime qu’aucun créancier ne peut échapper au principe de traitement équitable prévu par l’Initiative du G20, y compris les institutions africaines.

Par ailleurs, l’agence souligne une réduction de la diversification des sources de financement. Malgré deux émissions obligataires (Samurai et Panda), les montants mobilisés restent insuffisants face aux besoins de la banque. Celle-ci s’oriente de plus en plus vers des financements bilatéraux ou syndiqués, jugés moins stables.

Résilience et incertitudes

Moody’s reconnaît néanmoins certains points de solidité : une structure bilancielle favorable, une rentabilité stable, des apports réguliers en capital et des provisions couvrant les expositions à risque. La banque dispose aussi d’un niveau de trésorerie jugé suffisant à court terme.

Pour George Elombi, l’enjeu est désormais clair : restaurer la confiance, défendre le statut juridique d’Afreximbank et convaincre les marchés que la Banque reste un acteur crédible au service du développement africain.

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