Manifestations au Sénégal : affrontements entre la police et les partisans de l’opposition

Temps de lecture :
Sénégal : tensions politiques et hospitalisation de Ousmane SonkoDes partisans de l'opposition chantent et dansent lors d'un meeting à deux jours du procès de l'un des dirigeants, Ousmane Sonko, à Dakar le 14 mars 2023 © AFP - JOHN WESSELS
A A A A A

Des affrontements entre la police et des manifestants ont éclaté jeudi dans la capitale sénégalaise, Dakar. Ces violences sont intervenues avant l’ouverture du procès du chef de l’opposition Ousmane Sonko, largement soutenu par de nombreux jeunes du pays d’Afrique de l’Ouest.

Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de partisans de Sonko. Ces derniers suivaient les véhicules le transportant au tribunal pour la reprise d’un procès pour diffamation civile. La partie adverse, notamment le ministre du Tourisme du Sénégal, accuse l’opposant de diffamation et d’insultes publiques.

Ousmane Sonko, 48 ans, est également accusé du viol et de menaces de mort d’une employée d’un salon de beauté en 2021. Jusqu’à présent, il rejette fortement tout acte répréhensible et affirme que les accusations sont politiquement motivées. Aucune date n’a été encore fixée pour ce procès.

Escalade de tensions

Les heurts de jeudi sont le dernier épisode des tensions croissantes au Sénégal, qui se prépare pour des élections présidentielles prévues en février 2024. Le pays a longtemps été considéré comme un bastion de stabilité et de démocratie dans une région agitée. Une réputation qui s’est cependant ébranlée par des violences meurtrières au cours des deux dernières années.

Une grande partie de la colère est dirigée contre le président, Macky Sall, dont le refus de ne pas briguer un troisième mandat a irrité de nombreux Sénégalais. La Constitution du pays ne permet que deux mandats pour les dirigeants. Toutefois, certains craignent que Sall n’utilise une récente modification de la Constitution pour prolonger sa présidence. Une tactique utilisée par d’autres chefs de gouvernement de la région pour prolonger leur pouvoir. Le gouvernement de Macky Sall est également accusé d’emprisonner des dissidents et des membres de l’opposition.

Sonko, l’espoir de la jeunesse sénégalaise

S’agissant ses jeunes Sénégalais, ils sont plus favorables à l’élection de Ousmane Sonko en raison de ses promesses de pallier le chômage et de sortir le pays de sa crise économique. Ainsi, leur soutien pour cette figure de l’opposition a conduit à des protestations sporadiques et parfois violentes. Des cris de «Macky Sall est un dictateur» avaient même retenti à Dakar lors d’une manifestation massive en juillet 2022.

Enfin, les tensions ne cessent de s’exacerber avant l’audience de Sonko. Plus de 10.000 partisans se sont rassemblés dans un champ à Dakar mardi pour l’acclamer, lui qui espère se présenter à l’élection présidentielle de 2024.

Recommandé pour vous

France : l’Assemblée nationale adopte une résolution contre l’accord franco-algérien de 1968

Afrique - L’Assemblée nationale française a adopté une proposition de résolution du RN appelant à la dénonciation de l’accord franco-algérien signé en 1968.

Cameroun : l’économie paralysée par les violences post‑électorales

Politique - Au Cameroun, les violences post-électorales après la réélection de Paul Biya paralysent l’économie. Cette situation alimente la crainte d'une pénurie alimentaire.

Présidentielle au Bénin : Les Démocrates écartés

Politique - La Cour constitutionnelle du Bénin a confirmé l’exclusion du parti d’opposition Les Démocrates de la présidentielle de 2026 pour manque de parrainages valides.

Pénurie de carburant : les écoles et universités maliennes fermées jusqu’au 9 novembre

Afrique - Face à une grave pénurie de carburant causée par un blocus terroriste, le Mali suspend tous les cours dans les écoles et universités pendant deux semaines.

Madagascar : le colonel Michaël Randrianirina investi président

Le colonel Michaël Randrianirina a été investi président de Madagascar après la fuite d’Andry Rajoelina, chassé par trois semaines de manifestations.

Cameroun : cinq recours déposés après la présidentielle

Afrique - Cinq recours déposés, violences et tensions dans les villes : malgré la contestation, Paul Biya se dirige vers un huitième mandat au Cameroun.
pub