Mali : Salif Keita, le dernier au revoir

Temps de lecture :
Mali : Salif Keita, le dernier au revoirUn portrait de l'ancienne gloire du football malien Salif Keita lors de ses obsèques, le 6 septembre 2023 à Bamak, au Mali. © OUSMANE MAKAVELI / AFP
A A A A A

Le Mali a rendu mercredi à Bamako un dernier hommage à Salif Keita, gloire du football africain et ancien joueur de Saint-Etienne et Marseille décédé samedi dernier à l’âge de 76 ans. Surnommé «Domingo» par ses copains, Salif Keita, joueur élancé, à l’allure féline, doté d’une technique hors pair et d’un sens aiguisé du but, fut l’un des plus grands attaquants de sa génération.

Des centaines de personnes, enfants, anciens coéquipiers, amis d’enfance, anonymes et officiels du Mali ou d’ailleurs, parmi lesquels le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, se sont pressés sur la Place du cinquantenaire, en bordure du fleuve Niger, pour dire adieu au premier Ballon d’or africain de 1970.

Les hommages empreints d’émotion et de souvenirs se sont succédé : à son talent hors normes, puis à son action de cadre du sport national, et à son rôle de père. Sa fille aînée Raky s’est, elle, souvenue d’un père «aimant et attentionné», qui payait à ses enfants «du bon dibi (viande grillée) et nous donnait des gros morceaux». «Papa, tes parents sont là (…) tes amis sont là, tes frères et tes soeurs sont là; pas en noir mais en couleur parce que tu aimais la couleur», a-t-elle dit.

Des posters géants du défunt étaient dressés autour de la dépouille, couverte du drapeau vert, jaune et rouge du Mali et arrivée sur la place portée par d’anciens coéquipiers et proches. Des délégations sont venues du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée voisines, mais aussi de France.

L’un des plus grands attaquants de sa génération

Né à Bamako en 1946 dans une famille de onze enfants, il conduisit le Stade Malien en 1965 et l’AS Real Bamako en 1966 jusqu’en finale de la Coupe d’Afrique des champions, et plus tard la sélection du Mali en finale de la Coupe d’Afrique des Nations en 1972.

En cinq ans chez les Verts de Saint-Etienne, il a remporté trois championnats (1968, 1969, 1970) et deux Coupes de France (1968, 1970). Son total de buts: 143 (en 186 matches), dont 42 lors de la saison 1970-1971 qu’il ne termina qu’à la deuxième place du classement des buteurs derrière le Croate Josip Skoblar (44, record toujours en vigueur).

Après les Verts, il est parti à Marseille en 1972. Il a ensuite joué à Valence (Espagne), au Sporting Portugal avant de terminer sa carrière aux Etats-Unis, à Boston.

Après sa carrière sportive, il a investi dans l’hôtellerie avant de fonder le premier centre de formation de football de son pays, d’où sortirent des talents comme Mahamadou Diarra (Lyon, Real Madrid) et son neveu Seydou Keita (Lens, Barcelone). Il a été ministre délégué au début des années 1990. Il a dirigé la fédération nationale dans les années 2000.

Recommandé pour vous

Afrique subsaharienne : 143 millions d’euros pour l’aide humanitaire

Afrique - L’Union européenne alloue 143 millions d’euros pour soutenir les populations vulnérables d’Afrique subsaharienne, face aux crises humanitaires aggravées par conflits, déplacements et effondrement des services.

Nigeria : le bilan des enlèvements dans une école catholique porté à 315 personnes

Société - 315 élèves et enseignants enlevés dans une école catholique au Nigeria. Analyse des impacts et des enjeux de cette tragédie.

Algérie : une enquête ouverte après 55 incendies simultanés dans plusieurs régions

Société - En Algérie, Tebboune a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête après une série de 55 feux de forêt survenus ces derniers jours.

Soudan : au cœur d’une tragédie qui s’étend, les civils abandonnés au chaos

Afrique - Plus de 90.000 personnes ont fui El Fasher après sa chute, tandis que la famine, les violences et le sous-financement de l’aide plongent le Soudan dans une crise sans précédent.

Migrants en danger : Amnesty alerte sur les abus en Tunisie

Afrique - Violences, expulsions et racisme : Amnesty International alerte sur la dérive migratoire tunisienne, où les réfugiés et migrants paient le prix d’une politique sécuritaire brutale.

Taxe sur le mobile money : un choix aussi difficile que risqué

Société - Le Sénégal instaure une taxe de 0,5% sur les paiements mobiles qui peut avoir lourd impact sur le secteur informel et le portefeuille des ménages.
pub