Liberté de la presse au Kenya : trois chaînes rétablies après suspension

Au Kenya, les chaînes de télévision NTV, KTN et K24 ont pu reprendre leur diffusion après une décision de justice en leur faveur. Ces médias avaient été suspendus par l’Autorité kényane des communications, mercredi dernier, pour avoir diffusé en direct des manifestations contre le gouvernement, en violation d’une directive officielle interdisant cette couverture.
La Haute Cour de justice de Nairobi, saisie en urgence, a annulé la décision de suspension. Le juge Chacha Mwita a estimé que celle-ci constituait une « violation potentielle de la Constitution et de la liberté des médias ». Cette décision judiciaire a été saluée par plusieurs organisations de la société civile, notamment la Kenya Law Society, qui s’est félicitée sur le réseau social X en déclarant : « Votre droit de savoir est protégé ! »
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La suspension des chaînes a suscité une vive indignation à travers le pays. Le groupe Media Nation, propriétaire de NTV, a dénoncé une décision « futile, illégale et constitutive d’un abus de pouvoir ». De son côté, le groupe de travail sur la réforme de la police, qui rassemble plusieurs ONG, a condamné ce qu’il considère comme « un pas dangereux vers la suppression des libertés fondamentales au Kenya ».
Un sentiment de déjà-vu
Cet épisode ravive le souvenir d’une crise survenue en 2018, lorsque trois chaînes avaient également été suspendues pour avoir diffusé la cérémonie symbolique d’investiture de l’opposant Raila Odinga, qui contestait la réélection du président Uhuru Kenyatta.
Ce nouvel affrontement entre les autorités et les médias souligne les tensions persistantes au Kenya autour de la liberté de la presse, notamment dans un contexte de mobilisation sociale. Les acteurs de la société civile appellent à la vigilance pour préserver les droits fondamentaux garantis par la Constitution.