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L’épidémie d’insolvabilité

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C’est une sérieuse alerte que vient de lancer la Cnuced. Au moins 21 pays africains seraient aujourd’hui en situation d’insolvabilité de fait. Selon le diagnostic de l’agence des Nations-Unies, le Congo-Brazzaville, le Malawi, le Mozambique, Sao Tomé-et-Principe, la Somalie, le Soudan, la Zambie et le Zimbabwe ne sont plus en état d’honorer à temps les échéances de leur dette.

Pour ne se fâcher avec personne, la Cnuced n’a pas osé sortir le mot, mais il s’agit bel et bien d’une situation de « défaut ». Les créanciers du Soudan, notamment la Chine et plusieurs banques du Golfe, devraient s’inquiéter, car les affrontements actuels à Khartoum hypothèquent un peu plus tout espoir de retour à meilleure fortune de ce pays.

Ce tableau est complété par le groupe dit à «risque élevé de surendettement» qui comprend le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Tchad, les Comores, Djibouti, l’Ethiopie, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Kenya, la Sierra Leone et le Soudan du Sud. En gros, des malades en soins intensifs dont il faut surveiller de très près les paramètres. De Managem à Maroc Telecom, les groupes marocains possèdent d’importants intérêts dans nombre de ces pays qui vont devoir faire face à un «mur d’échéances» à court terme, d’autant plus que la plupart des euro-obligations émises dans les années 2010 à 2020 arriveront à échéance l’année prochaine. Les remboursements devraient atteindre un pic en 2024 et rester élevés à moyen terme.

C’est un piège qui se referme donc sur ces pays car ils ne peuvent pas non plus refinancer leurs dettes en faisant appel aux marchés financiers internationaux. Leur signature ne vaut plus grand-chose aujourd’hui.