Le secteur informel namibien emploie plus de la moitié de la population active
Le secteur informel occupe une place dominante dans l’économie namibienne. Selon un rapport gouvernemental publié mardi, il emploie environ 58% de la main-d’œuvre du pays et génère près de 13 milliards de dollars américains en parité de pouvoir d’achat. Sa contribution au PIB est passée de 24,7% en 2023 à 26,5% en 2025, confirmant sa montée en puissance.
Un pilier souvent négligé de l’économie nationale
Pour Michael Humavindu, directeur exécutif au ministère des Finances, il ne s’agit pas d’une économie parallèle, mais bien du « moteur de la vie nationale ». Il souligne que les femmes en constituent la majorité des acteurs, tandis que de nombreux jeunes y font leurs premiers pas entrepreneuriaux. Cette économie, dit-il, « incarne la résilience là où il n’existe aucun filet de sécurité ».
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Fruit d’un vaste processus consultatif auprès des vendeurs ambulants, chauffeurs de taxi ou artisans, le rapport trace une feuille de route pour moderniser le secteur : simplification administrative, accès au financement et inclusion numérique.
Pour Humavindu, l’économie informelle ne doit plus être perçue comme marginale mais reconnue comme un levier de développement. « Elle n’a pas besoin de compassion, mais de politiques, de lois et d’investissements », affirme-t-il.
Alors que la Namibie table sur une croissance de 3,3% en 2025, freinée par le recul du secteur manufacturier, le gouvernement mise sur cette économie de proximité pour renforcer la cohésion sociale et la création d’emplois durables.