Le Mali, le Niger et le Burkina Faso quittent la CPI

C’était dans l’air du temps ! Les trois pays membres de la Confédération des États du Sahel ont claqué la porte de la Cour pénale internationale (CPI). Il s’agit du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Ces derniers ont annoncé leur retrait immédiat du Statut de Rome, de manière simultanée, à travers un communiqué commun.
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Dans leur communiqué, les trois gouvernements militaires de l’Alliance des États du Sahel (AES) justifient cette décision par leur rejet de ce qu’ils qualifient de « justice sélective ». Ils estiment que la CPI, créée pour juger les crimes de guerre, les crimes de génocide et les crimes contre l’humanité, est devenue un instrument « de répression néocoloniale aux mains de l’impérialisme ». Selon eux, la juridiction applique le principe du « deux poids, deux mesures », ciblant principalement les pays africains.
Vers la création d’une justice régionale propre à l’AES
Cette rupture constitue un nouveau pas dans l’émancipation revendiquée par l’AES à l’égard des institutions internationales. Il convient de rappeler qu’en mars dernier, les ministres de la Justice du Mali, du Niger et du Burkina Faso avaient déjà annoncé la création prochaine d’une Cour pénale et des droits de l’homme propre à l’AES. Le projet prévoit également la construction d’une prison régionale de haute sécurité destinée à juger et à incarcérer les auteurs de crimes graves et d’actes terroristes dans la région.
Pour rappel, sur les 193 États membres de l’ONU, 125 ont ratifié le Statut de Rome et reconnaissent la compétence de la Cour pénale internationale (CPI), dont l’ensemble des pays de l’Union européenne. En revanche, 29 États, parmi lesquels les États-Unis et la Russie, se sont limités à signer le texte sans le ratifier, ce qui signifie qu’ils ne reconnaissent pas la juridiction de la CPI.