Le Ghana accueille les migrants ouest-africains expulsés des Etats-Unis

Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a annoncé que son pays avait accepté, à la demande de Washington, d’accueillir des ressortissants originaires d’Afrique de l’Ouest expulsés des Etats-Unis. Cette décision, qui s’inscrit dans le cadre de la politique migratoire stricte du président américain Donald Trump, concerne des personnes renvoyées vers des pays tiers où elles n’ont parfois jamais vécu.
Selon John Dramani Mahama, quatorze personnes sont déjà arrivées au Ghana, parmi lesquelles plusieurs Nigérians rapidement retournés dans leur pays d’origine. Cet accueil est facilité par un accord régional qui garantit la libre circulation des ressortissants ouest-africains sans obligation de visa.
Des relations diplomatiques fragilisées
L’accord survient dans un contexte de tensions croissantes entre Accra et Washington. Les Etats-Unis ont récemment relevé les droits de douane sur les produits ghanéens et limité l’octroi de visas, compliquant davantage les échanges bilatéraux. John Dramani Mahama a reconnu que les relations entre les deux pays étaient « tendues », soulignant en parallèle la nécessité pour le Ghana de diversifier ses partenariats commerciaux, notamment en direction de la Chine.
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Pour sa part, le Nigeria a refusé de conclure un accord similaire avec les Etats-Unis. Sollicité en juin pour accueillir des ressortissants vénézuéliens expulsés, Abuja avait dénoncé « une pression considérable sur les pays africains ».
Il faut préciser qu’au Ghana, la question migratoire est particulièrement sensible. Ces derniers mois, plusieurs manifestations ont visé la communauté nigériane, accusée d’être à l’origine d’une montée de la criminalité et d’une concurrence économique jugée déloyale. Afin d’apaiser les tensions, des rencontres bilatérales entre responsables ghanéens et nigérians ont eu lieu fin juillet.