Le Cameroun a emprunté 1,8 milliard USD sur le marché des titres publics

Le ministre des Finances camerounais, Louis Paul Motazé, a annoncé que les financements mobilisés par le gouvernement camerounais sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ont atteint 1153,9 milliards de FCFA (environ 1,8 milliard de dollars) au cours de l’année 2024. Ce dernier intervenait dans le cadre d’une présentation aux investisseurs du programme de financement de l’État pour l’année 2025, qui a connu une hausse de 20,4% par rapport à l’année précédente.
Cette augmentation des emprunts survient dans un contexte marqué par des conditions de marché plus strictes, avec un coût croissant du financement de la dette publique et une réduction de la maturité moyenne des titres souverains. Sylvester Moh, directeur général du Trésor au ministère des Finances, a souligné ces défis en évoquant la pression accrue sur la dette publique et la nécessité d’adapter la stratégie de financement. « Nous constatons, avec une acuité croissante, le renchérissement du coût du financement de notre dette publique, le raccourcissement de la maturité moyenne des titres souverains ».
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Le ministre Louis Paul Motazé a mis en exergue l’évolution des taux d’intérêt des Bons du Trésor assimilables (BTA), qui ont fortement augmenté, passant de 2,67% en 2020 à 6,33% en 2024, soit une hausse de plus de 100%. Cette évolution illustre le renchérissement du coût des emprunts pour le Cameroun.
Par ailleurs, un autre indicateur témoigne des défis auxquels fait face le pays. Il s’agit du taux de couverture de la demande de financement du Trésor public camerounais a chuté, passant de 206,9% en 2020 à seulement 69% en 2024. Cela signifie que l’offre des investisseurs pour les titres émis par le Cameroun est désormais bien inférieure à la demande exprimée par l’État.
Malgré ces difficultés, le Cameroun conserve la confiance des investisseurs grâce à sa solvabilité. Depuis la création du marché des titres publics de la BEAC en 2011, le pays n’a jamais enregistré de défaut de paiement. Le ministère des Finances insiste sur le fait que le Cameroun respecte toujours ses engagements financiers « à bonne date », ce qui constitue un gage de crédibilité auprès des investisseurs régionaux et internationaux.