L’apprenti-sorcier

Depuis qu’il est revenu à la Maison Blanche (par les urnes), Donald Trump fait rêver les juntes militaires et les dictatures au pouvoir en Afrique. Du Togo au Rwanda en passant par l’Ouganda ou le Sahel, ces régimes se frottent les mains. Ils sont certains que personne à Washington ne viendrait leur faire une homélie sur les droits de l’Homme et la démocratie. L’hôte de la Maison Blanche a toujours affirmé qu’il admirait les régimes autoritaires, d’Afrique ou d’ailleurs.
Comme eux, il multiplie des décisions à l’emporte-pièce et s’en prend à ceux qui ne pensent pas comme lui, ou qui tentent de s’opposer à ses idées. Comme ses pairs africains, ses conseillers lui disent ce qu’il veut entendre. La seule différence (pour l’instant) avec ses « amis africains », est que Trump ne fait pas enlever ses opposants par des services de renseignements pour les envoyer en prison, et la résistance de la justice. Il ne fait aucun doute qu’empêcher Harvard d’inscrire des étudiants internationaux est une sanction. Cette université est accusée d’être un foyer du wokisme et de l’anti-sémitisme par Donald Trump et ses partisans, sans parler de la connivence avec le Parti Communiste chinois. Sa direction a refusé de produire des « notes de police » sur chacun de ses 6.800 étudiants internationaux. On se croirait au Zimbabwe sous Robert Mugabe !
Plus grave, l’administration Trump menace de révoquer les visas de tous les étudiants étrangers de Harvard si l’université n’obtempère pas à son injonction. Cette révocation serait étendue à plusieurs autres universités dans les prochaines semaines. Durant l’année académique 2023/2024, les États-Unis comptaient 56.000 étudiants d’Afrique subsaharienne dont 20.000 pour le Nigeria. Peut-être que la variable financière pourrait faire changer d’avis Donald Trump et ses idéologues. En 2024, les étudiants internationaux ont injecté 44 milliards de dollars dans l’économie américaine selon l’Association of International Educators.