L’ami nippon

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), dont la neuvième édition s’est achevée ce vendredi 22 août, est le symbole des ambitions japonaises sur le continent africain. Une trentaine de chefs d’Etat ont fait le déplacement à Yokohama, qui accueillait pour la troisième fois ce sommet. A ses hôtes, le Premier ministre nippon, Shigeru Ishiba, a annoncé l’Initiative de la zone économique Indo-Afrique, un immense réseau logistique qui reliera l’Afrique à l’océan Indien.
Tokyo se défend en effet de faire la course derrière la « Route de la soie » chinoise. Sur la forme et le fond, le Japon tient à marquer sa différence. La Ticad se distingue de la démarche chinoise, car ce forum ne constitue pas un face à face entre l’exécutif japonais et les dirigeants africains, mais un lieu d’échange et de dialogue pour faire avancer le développement économique du continent. Par ailleurs, le Japon a fait le choix de parier sur l’investissement privé, et, sans s’ériger en donneur de leçons, ne passe pas en pertes et profits la question des droits de l’Homme.
Tokyo est convaincue que la seule manière de sortir l’Afrique de sa dépendance de matières premières, c’est de créer les conditions pour attirer l’investissement privé. L’aide publique au développement agonise. Le Japon dispose de l’expertise et de la technologie pour aider l’Afrique à se développer. Reste à convaincre ses entreprises, peu enclines à s’engager sur le continent en raison de l’environnement des affaires. Dans son discours inaugural, le chef du gouvernement japonais a promis à ses hôtes « une ère où les solutions venues d’Afrique sauvent la communauté internationale, y compris le Japon » et une « collaboration pour créer des solutions innovantes afin de répondre aux défis auxquels sont confrontés l’Afrique et le monde ».