L’Algérie ferme son espace aérien au Mali

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L'Aes crée une armée de 5.000 soldats pour lutter contre le terrorismeLes présidents de transition nigérienne, le général nigérien Abdourahamane Tiani, malienne, le général Assimi Goita, et burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré © DR

Les autorités algériennes ont annoncé, ce lundi, la fermeture de leur espace aérien aux avions en provenance ou à destination du Mali, ainsi que le rappel de leurs ambassadeurs en poste à Bamako et Niamey. Ces décisions font suite à la montée des tensions entre l’Algérie et les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Dans un communiqué, le ministère algérien de la défense nationale justifie cette mesure par « des violations répétées de l’espace aérien algérien par des appareils maliens », évoquant notamment un incident survenu le 1er avril, au cours duquel un drone malien aurait été abattu par l’armée algérienne. L’Algérie affirme que l’engin militaire aurait pénétré son espace aérien, tandis que le gouvernement malien soutient que l’incident a eu lieu sur son propre territoire.

Lire aussi: L’Algérie et l’AES plongent dans une crise diplomatique

Tensions persistantes

En réponse à cet acte, considéré comme « une agression » par les autorités maliennes, l’AES avait rappelé la veille ses ambassadeurs accrédités à Alger. Dans un second communiqué, le ministère algérien des affaires étrangères a rejeté les accusations formulées à l’encontre d’Alger, notamment celles concernant un soutien présumé au terrorisme dans la région. L’Algérie a exprimé son « regret » face à la position de ses voisins sahéliens, tout en invoquant le principe de réciprocité pour justifier le rappel de ses diplomates et le report de l’arrivée de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso.

Les relations entre l’Algérie et les pays du Sahel se sont progressivement dégradées depuis la rupture, en 2023, de l’accord d’Alger par les autorités maliennes, un accord qui visait à faciliter le dialogue entre les différentes parties impliquées dans le conflit malien. Depuis lors, les accusations de part et d’autre se sont intensifiées.

Cette crise s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu pour Alger, qui connaît également des relations compliquées avec plusieurs autres pays de la région, dont le Maroc, la Libye, et certains pays européens comme la France et l’Espagne.

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