L’aide au sous-développement

De la Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra à Séville du lundi 30 juin au jeudi 3 juillet, les pays africains ne devraient pas attendre grand-chose. En réalité, les seuls qui sortiront gagnants de ce rendez-vous sont les hôteliers et les restaurateurs de cette métropole andalouse réputée pour sa gastronomie. Eux, c’est sûr, ils feront le plein. En revanche, les pays africains qui comptent souvent sur « l’apport des partenaires » dans le montage financier de projets d’infrastructure, ou d’un centre de santé, vont déchanter.
Que c’est étrange de se prévaloir de la souveraineté tout en ayant les poches presque vides et de compter sur la générosité de gouvernements de pays riches qu’on insulte par ailleurs à longueur de journées dans les médias publics. L’autonomie financière est la première des souverainetés, ainsi que la capacité à mobiliser les ressources internes. L’aide publique au développement (APD) est en panne, et devrait s’assécher encore plus dans le futur. La tronçonneuse sortie par Donald Trump n’a été qu’un symptôme d’une tendance qui se dessine depuis plusieurs années. Les grands donateurs traditionnels n’ont plus les moyens budgétaires et s’interrogent sur l’efficacité de ce qui s’apparente à « l’aide au sous-développement ».
En 2015, lors d’une précédente conférence à Addis-Abeba, les dirigeants africains s’étaient engagés à améliorer la collecte de l’impôt pour assurer le financement du développement. Dix ans après, on est loin du compte.
Dans la plupart des pays africains, la mobilisation des recettes fiscales plafonne à moins de 15 % du PIB, voire 8% dans certains cas critiques. Or, selon les experts, il faudrait au moins 20%, seuil considéré comme essentiel, pour permettre une croissance économique inclusive et soutenue.
À bon entendeur.