La Tanzanie et le Burundi lancent un projet ferroviaire à plus de 2 MM$

La Tanzanie et le Burundi ont procédé au lancement de la construction d’une ligne ferroviaire moderne reliant Uvinza, en Tanzanie, à Musongati, au Burundi. Ce projet transfrontalier, d’un coût estimé à 2,15 milliards de dollars, s’étendra sur 240 kilomètres. Les travaux devraient durer cinq ans, dont une année consacrée à une mise en service pilote. Conclu en janvier 2022, l’accord concrétise une coopération stratégique entre les deux pays d’Afrique de l’Est.
Lors de la cérémonie de lancement organisée à Musongati, le Premier ministre tanzanien Kassim Majaliwa, représentant la présidente Samia Suluhu Hassan, a souligné l’importance économique de cette infrastructure. Le président burundais, Évariste Ndayishimiye, y a vu l’aboutissement d’un « rêve centenaire » et un levier majeur pour la réalisation de la vision 2040 et de l’horizon 2060, qui ambitionnent de faire du Burundi un pays émergent.
Un projet à forte envergure régionale
La nouvelle ligne vise à révolutionner les échanges commerciaux entre Dar es Salam et Bujumbura. Le temps de transport des marchandises, aujourd’hui de 96 heures par camion, sera réduit à seulement 20 heures en train. Le coût du fret pour un conteneur de 20 pieds passera de 3.800 à 2.000 dollars. Un train pourra transporter jusqu’à 3.000 tonnes de marchandises, contre 30 tonnes pour un camion, ce qui augmentera considérablement la capacité logistique.
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Au-delà du Burundi, le projet prévoit une extension vers la République démocratique du Congo, avec un prolongement jusqu’à l’océan Atlantique. Cette connexion permettrait de faciliter l’exportation de ressources minières, notamment le nickel, tout en désenclavant la région.
Membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), la Tanzanie et le Burundi bénéficient déjà de facilités douanières et commerciales. En 2024, le commerce bilatéral avait atteint près de 140 millions de dollars, selon l’International Trade Centre. Pour le Burundi, pays enclavé, cette ligne ferroviaire renforcera sa dépendance stratégique au port de Dar es Salam, principal point de transit de ses importations et exportations.