La Namibie déploie l’armée pour combattre l’incendie dévastateur d’Etosha

La Namibie a mobilisé plusieurs centaines de soldats pour tenter de maîtriser les incendies qui ont ravagé près d’un tiers du territoire de l’une des plus vastes réserves naturelles d’Afrique. Le feu a débuté le 22 septembre dans la partie sud-ouest du parc national d’Etosha (ENP), a annoncé samedi le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme.
Selon ce dernier, environ 775.163 hectares, soit 34% de la superficie totale du parc, avaient déjà été détruits par les flammes, auxquels s’ajoutent 171.098 hectares de terres situées en dehors du parc. « Les dégâts écologiques à l’intérieur de l’ENP sont considérables », souligne le communiqué, précisant que l’origine des incendies serait liée à « des activités suspectées de production de charbon de bois dans des fermes commerciales limitrophes ».
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Des animaux ont péri, mais aucune victime humaine n’a été signalée
Dans une déclaration distincte publiée dimanche sur Facebook, la présidente par intérim, dirigée par Lucia Witbooi, a indiqué que 540 soldats et plusieurs hélicoptères avaient été déployés. « L’incendie constitue une menace sérieuse pour la biodiversité, la faune sauvage et les moyens de subsistance des communautés locales », indique le texte. Un nombre indéterminé d’animaux a péri, mais aucune victime humaine n’a été signalée. « Des vents violents et une végétation desséchée favorisent la propagation rapide du feu », précise encore la présidente, ajoutant que les autorités « continuent de mobiliser des ressources pour renforcer les équipes sur le terrain ».
Lundi matin, le Premier ministre namibien Elijah Ngurare Manongo a affirmé sur X que plusieurs foyers brûlaient encore à l’intérieur et à l’extérieur du parc, mais que tous avaient été contenus. « Lorsqu’il y a du travail d’équipe, aucun défi n’est insurmontable », a-t-il ajouté dans un autre message. Le parc national d’Etosha constitue l’un des pôles touristiques majeurs du pays, attirant environ 200 000 visiteurs par an, selon le ministère du Tourisme. Il abrite 114 espèces de mammifères, dont des éléphants, des lions, des girafes et des rhinocéros noirs en danger critique, ainsi que 340 espèces d’oiseaux. On y trouve également un immense pan salin de 4.730 km², visible depuis l’espace.
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D’après la NASA, des incendies provoqués par la foudre ravageaient autrefois les savanes et forêts du parc environ une fois par décennie, avant que les services de lutte contre le feu n’adoptent une politique d’extinction systématique. Mais les scientifiques ont ensuite montré que les feux périodiques jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique du parc, conduisant les gestionnaires à mettre en place une stratégie de brûlis préventifs. Cette politique vise à éviter des catastrophes comme celles de 2011, où des incendies avaient tué des dizaines d’animaux et détruit 370 000 hectares (940 000 acres) de végétation à l’intérieur de l’ENP.