La France rétrocède ses dernières bases militaires au Sénégal

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La France rétrocède ses dernières bases militaires au SénégalImage d'illustration © DR
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C’est une page de l’histoire de la coopération militaire qui se tourne. L’armée française s’apprête à céder les deux dernières bases militaires qu’elle occupait sur le sol sénégalais. À cette occasion, la restitution du camp Geille — plus grande installation militaire française au Sénégal — ainsi que de l’escale aéronautique militaire de l’aéroport, se déroulera lors d’une cérémonie officielle ce jeudi 17 juillet 2025.

Cette opération met fin à une présence militaire française permanente entamée en 1960, année de l’indépendance du pays. Ce retrait s’inscrit dans une dynamique plus large amorcée dès 2022, qui a déjà conduit la France à se retirer du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et du Gabon.

          Lire aussi : Tchad : l’armée française rétrocède sa dernière base

Cette décision symbolise la volonté du Sénégal de redéfinir ses partenariats stratégiques sur la base d’une souveraineté pleinement assumée. Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en avril 2024 sur un programme de rupture, avait annoncé la fin de toute présence militaire étrangère sur le sol national dès 2025. Un « dialogue apaisé et constructif » entre Dakar et Paris a permis d’établir un calendrier de retrait progressif, concrétisé par la rétrocession de quatre bases depuis mars.

Un nouveau modèle de coopération

Malgré la fermeture de ces installations, la coopération militaire entre la France et le Sénégal ne sera pas interrompue. Les activités de formation et d’entraînement conjointes se poursuivront, mais sans présence permanente. Les formateurs français interviendront désormais de façon ponctuelle, selon les besoins exprimés par les autorités sénégalaises. Cette nouvelle approche s’inscrit dans une logique de respect mutuel et de réciprocité.

La fin de la présence des Éléments français au Sénégal (EFS), qui comptaient encore récemment quelque 350 militaires, marque également la clôture d’une page de l’histoire militaire de la France en Afrique de l’Ouest. Il ne reste désormais que deux implantations françaises sur le continent : une base militaire à Djibouti et un partenariat avec le Gabon. Pour Paris, l’heure est à la reconfiguration stratégique ; pour Dakar, c’est l’occasion de renforcer l’autonomie de sa défense nationale tout en maintenant des alliances ajustées à ses intérêts.

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