La Côte d’Ivoire dévoile son plan pour rejoindre le sommet africain de l’or
La Côte d’Ivoire entend changer d’échelle dans l’industrie aurifère africaine. Longtemps restée derrière les géants régionaux que sont le Ghana, le Mali ou l’Afrique du Sud, elle affiche désormais des ambitions fortes, soutenues par une feuille de route gouvernementale d’une ampleur inédite. Le pays, qui a déclaré 58 tonnes d’or en 2024, soit quasiment trois fois plus qu’une décennie plus tôt, vise clairement une place parmi les tout premiers producteurs du continent.
Pour porter cette transformation, Abidjan mise sur un programme structurant : la Politique intégrée des ressources minérales et de l’énergie (PIRME). Ce plan global, doté de 38.000 milliards FCFA sur quinze ans, consacre près d’un tiers de son enveloppe au secteur minier, avec plus de 11.000 milliards FCFA d’investissements prévus d’ici 2040. Les contributions viendront à la fois de l’État et d’opérateurs privés, dont l’appétit pour le sous-sol ivoirien ne cesse de croître.
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Un secteur porté par un afflux massif d’investisseurs
La législation favorable, la stabilité politique et un potentiel géologique estimé à environ 600 tonnes d’or attirent une multitude d’entreprises, souvent étrangères. Le délai moyen de mise en exploitation, inférieur à cinq ans selon le ministère des Mines, renforce encore l’attractivité du pays. Certains acteurs du secteur n’hésitent pas à qualifier la Côte d’Ivoire de l’un des environnements les plus prometteurs au monde pour développer une mine.
Mais pour atteindre les niveaux du Ghana (près de 150 tonnes d’or en 2024) la Côte d’Ivoire devra franchir une nouvelle étape. Cela implique d’accélérer l’ouverture des nouveaux projets industriels comme Doropo, Koné ou Assafou, mais aussi de mieux encadrer l’orpaillage artisanal. Selon SWISSAID, entre 30 et 40 tonnes d’or échappent chaque année aux circuits officiels.
À l’heure où les voisins ivoiriens intensifient eux aussi leurs efforts, Abidjan doit combiner exploration accrue, montée en puissance des capacités industrielles et intégration du secteur informel pour espérer bouleverser la hiérarchie aurifère africaine d’ici 2040.