Identité partagée

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Hussein El Khayat lors d'une rencontre avec la jeunesse du quartier MacaciHussein El Khayat lors d'une rencontre avec la jeunesse du quartier Macaci à Williamsville commune d’Adjamé en 2023 @ Linkedin Hussein El Khayat
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Hussein El Khayat, Ivoirien d’origine libanaise, se lève dans le tumulte de la République de Côte d’Ivoire. Il a annoncé cette semaine sa candidature à la députation en décembre 2025, puis à la présidence en 2030. Mais ce n’est pas seulement une démarche politique. C’est un acte de dignité. « Je suis citoyen ivoirien et je n’accepte pas qu’on me traite d’étranger », clame-t-il. Ces mots frappent, réveillent, bousculent. La citoyenneté n’est pas un papier ni le sang d’un ancêtre, c’est le souffle que l’on met à servir la nation.

Les réactions ont été immédiates et brutales. Sur les réseaux sociaux, des voix l’ont traité d’étranger, d’autres ont brandi ses origines comme un motif pour l’exclure. La xénophobie a trouvé ici un écho cruel. Mais Hussein ne plie pas. La loi protège ses droits et il avertit : quiconque cherchera à le rabaisser pour ses origines en répondra devant la justice.

Son geste dépasse l’individu. Il questionne la nation ivoirienne : qu’est-ce qu’être Ivoirien ? La citoyenneté est un pacte vivant, une promesse de participation, de responsabilité. Réduire quelqu’un à ses origines, c’est trahir ce pacte. Pour illustrer son propos, il cite des exemples éclatants : des Africains et des Ivoiriens élus à l’étranger, de la France au Canada, jusqu’à Zohran Mamdani, maire de New York, né en Ouganda. L’engagement politique n’a ni frontières ni couleur de peau, il repose sur la vision, le courage et le service de la collectivité.

Face aux murmures du rejet et aux éclats de la peur, Hussein El Khayat rappelle une vérité simple, celle de la force d’un pays tient à sa capacité à accueillir ceux qui veulent le servir. La diversité n’affaiblit pas, elle est la colonne vertébrale, l’étoffe même de la nation. Elle porte l’histoire et l’avenir, les rêves de chaque citoyen.

Alors, qu’il s’agisse de la députation ou de la présidentielle, Hussein tend un miroir à la nation. Dans ce miroir, l’Ivoirien n’est plus défini par ses origines ou ses frontières. Il se tient debout, libre et fier. Et la leçon est lumineuse : une nation qui se ferme sur la peur s’effondre, celle qui embrasse sa diversité marche, invincible, vers l’aube.

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