G20 : Au-delà d’une wild card

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G20 Modi et UALe premier ministre indien Narendra Modi (gauche) et le président en exercice de l’Union africaine et chef d’État des Comores, Azali Assoumani © AFP
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De Johannesburg au Caire, en passant par Addis-Abeba, les dirigeants se sont félicités de l’adhésion de l’Union africaine (UA) au G20. Mais, être admis à la table des vingt premières économies de la planète n’est pas une fin en soi. Il ne s’agit pas non plus de se satisfaire de faire partie de la «cour des grands». Si l’entrée au G20 permet à l’Afrique d’être un peu plus associée à la conduite de grands dossiers internationaux, elle l’oblige surtout à monter dans le wagon du train du développement.

Avec 1,4 milliard d’habitants et un PIB de 3.000 milliards de dollars, l’Afrique est la seule région du monde où le niveau de vie moyen recule depuis les indépendances, et où la pauvreté continue de gagner du terrain. Si elle veut asseoir sa légitimité dans ce club, le continent doit prouver que son entrée au G20 n’a rien d’une wild card (ndlr : une invitation exceptionnelle accordée aux joueurs de tennis par les organisateurs des tournois) en améliorant ses indicateurs économiques et sociaux. Il doit ainsi réduire l’écart avec les autres membres du G20 afin que les arbitrages en matière fiscale ou concernant la lutte contre le réchauffement climatique, par exemple, ne s’éloignent pas trop de ses préoccupations. En gros, elle doit se retrouver dans la moyenne.

Le plus compliqué sera de trouver le plus petit dénominateur commun sur les positions que défendra l’UA au G20.  Ce n’est pas gagné. Minés par des intérêts politiques et diplomatiques divergents, les pays africains sont souvent d’accord pour ne jamais être d’accord sur des dossiers brûlants. Leur position à l’ONU sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie en est une dernière illustration.

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