L’ex-président gabonais Ali Bongo auditionné à Paris

L’ancien président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a été entendu le mardi 1er juillet 2025 par deux juges d’instruction au tribunal judiciaire de Paris. Il s’est constitué partie civile dans une plainte déposée en mai dernier, dénonçant sa « séquestration arbitraire » après le coup d’État militaire d’août 2023. Cette plainte, accompagnée d’une constitution de partie civile, vise également des faits de « tortures et actes de barbarie », « enlèvement » et « séquestration en bande organisée ». Sa famille, notamment son épouse Sylvia et son fils Noureddin, s’est jointe à la procédure, affirmant avoir été victime de sévices.
Les avocats de la famille Bongo, notamment François Zimeray et Pierre-Olivier Sur, ont salué l’engagement des juges dans cette affaire. Selon eux, les actes de torture subis par Sylvia et Noureddin Bongo sont d’une extrême gravité : électrocution, simulation de noyade, strangulation et privation de nourriture. Me Zimeray évoque même « dix-huit mois à deux, sans sortir d’un sous-sol ». Une liste de plusieurs personnes soupçonnées d’avoir participé à ces violences a été remise aux magistrats. Des mesures coercitives, notamment des mandats d’arrêt internationaux, pourraient être envisagées en cas de non-coopération des autorités gabonaises.
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De son côté, le président de la transition, le général Brice Oligui Nguema, a nié toute allégation de torture et promis un procès équitable pour Sylvia et Noureddin Bongo, poursuivis pour détournement de fonds publics. Leur récente remise en liberté provisoire, après leur départ pour l’Angola, a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux. Le parquet de Libreville a toutefois rappelé que la procédure judiciaire suivait son cours.
La famille sous pression judiciaire
Cette affaire s’ajoute à une autre procédure visant la famille Bongo à Paris, dans le cadre des biens mal acquis. Onze membres sont mis en cause, et l’instruction, ouverte en 2010, s’est clôturée en mars dernier. Le Parquet national financier doit désormais formuler ses réquisitions, laissant présager un nouveau volet judiciaire pour l’ex-dynastie qui a dirigé le Gabon pendant plus de cinquante ans.