L’ex-président gabonais Ali Bongo auditionné à Paris

Temps de lecture :
L’ex-président gabonais Ali Bongo auditionné à ParisCette photo du compte X (Twitter) de TVGABON24, datée du 6 septembre 2023, montre Ali Bongo Ondimba recevant à son domicile Abdou Abarry, représentant spécial en Afrique centrale du secrétaire général de l'ONU. © TVGABON24 / TWITTER

L’ancien président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a été entendu le mardi 1er juillet 2025 par deux juges d’instruction au tribunal judiciaire de Paris. Il s’est constitué partie civile dans une plainte déposée en mai dernier, dénonçant sa « séquestration arbitraire » après le coup d’État militaire d’août 2023. Cette plainte, accompagnée d’une constitution de partie civile, vise également des faits de « tortures et actes de barbarie », « enlèvement » et « séquestration en bande organisée ». Sa famille, notamment son épouse Sylvia et son fils Noureddin, s’est jointe à la procédure, affirmant avoir été victime de sévices.

Les avocats de la famille Bongo, notamment François Zimeray et Pierre-Olivier Sur, ont salué l’engagement des juges dans cette affaire. Selon eux, les actes de torture subis par Sylvia et Noureddin Bongo sont d’une extrême gravité : électrocution, simulation de noyade, strangulation et privation de nourriture. Me Zimeray évoque même « dix-huit mois à deux, sans sortir d’un sous-sol ». Une liste de plusieurs personnes soupçonnées d’avoir participé à ces violences a été remise aux magistrats. Des mesures coercitives, notamment des mandats d’arrêt internationaux, pourraient être envisagées en cas de non-coopération des autorités gabonaises.

                      Lire aussi : Gabon : Ali Bongo et sa famille quittent le pays

De son côté, le président de la transition, le général Brice Oligui Nguema, a nié toute allégation de torture et promis un procès équitable pour Sylvia et Noureddin Bongo, poursuivis pour détournement de fonds publics. Leur récente remise en liberté provisoire, après leur départ pour l’Angola, a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux. Le parquet de Libreville a toutefois rappelé que la procédure judiciaire suivait son cours.

La famille sous pression judiciaire

Cette affaire s’ajoute à une autre procédure visant la famille Bongo à Paris, dans le cadre des biens mal acquis. Onze membres sont mis en cause, et l’instruction, ouverte en 2010, s’est clôturée en mars dernier. Le Parquet national financier doit désormais formuler ses réquisitions, laissant présager un nouveau volet judiciaire pour l’ex-dynastie qui a dirigé le Gabon pendant plus de cinquante ans.

Recommandé pour vous

Niger : au moins 20 soldats sont morts dans plusieurs attaques

Afrique - Mercredi 10 septembre, la région de Tillabéri, dans l’ouest du Niger, a été frappée par plusieurs attaques terroristes, attribuées à Daech.

RDC : une attaque fait 72 morts dans le Nord-Kivu

Afrique - Une attaque meurtrière attribuée aux ADF/MTM a fait au moins 72 morts dans la nuit du 8 au 9 septembre à Ntoyo, dans le Nord-Kivu (RDC).

Sénégal : les dessous d’un remaniement

Afrique - Après plusieurs mois d’attente, le président Bassirou Diomaye Faye procède à son premier remaniement dans un contexte économique et social critique.

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam exclus de la liste définitive des candidats à la présidentielle

Le Conseil constitutionnel ivoirien a écarté Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam de la présidentielle du 25 octobre pour absence sur la liste électorale.

Guinée-Bissau : Umaro Embalo reste au pouvoir malgré la fin officielle de son mandat

Afrique - Le mandat du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a pris fin le 5 septembre, mais il refuse de quitter le pouvoir avant l’élection du 23 novembre.

RDC : un ancien ministre de la Justice condamné à trois ans de travaux forcés

Afrique -L’ancien ministre congolais Constant Mutamba a été condamné à trois ans de travaux forcés.