Est de la RDC : le PAM alerte sur une crise alimentaire sans précédent

Environ 28 millions de Congolais, principalement dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tanganyika), font face à une insécurité alimentaire aiguë, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Cette situation critique résulte de l’intensification des conflits armés dans la région, provoquant d’importants déplacements de populations depuis le début de l’année 2025.
Le PAM alerte sur une aggravation rapide de la crise : le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë dans les provinces les plus touchées est passé de 6,6 à 7,9 millions en l’espace de quelques mois. L’impact est particulièrement sévère dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, où plus de 90% des ménages sont désormais concernés.
Les combats entravent les routes commerciales et limitent l’accès aux marchés, provoquant une flambée des prix des denrées alimentaires locales. La production agricole est également perturbée, notamment dans le Grand Nord du Nord-Kivu, autrefois centre vital d’approvisionnement.
La crise déborde aussi des frontières nationales. Près de 140.000 Congolais ont fui vers les pays voisins entre janvier et avril 2025. Ces déplacés, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, vivent dans des conditions précaires, souvent dans des sites surpeuplés.
Entre janvier et mars 2025, le PAM a pu venir en aide à environ 1,1 million de personnes dans les provinces de l’Est. Mais l’agence onusienne peine à maintenir ses opérations humanitaires face à de multiples obstacles : insécurité persistante, pénuries alimentaires et fermeture de l’aéroport de Goma, plateforme logistique majeure pour l’assistance humanitaire.
Le PAM appelle à un soutien accru de la communauté internationale pour répondre à cette crise alimentaire qui menace la survie de millions de Congolais.