Crise dans l’Est de la RDC : l’opposition resserre les rangs et réclame un dialogue national

Pour la première fois depuis le début de la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, les principaux opposants au président Félix Tshisekedi ont parlé d’une même voix. Dans une déclaration commune rendue publique jeudi, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et l’ancien président Joseph Kabila appellent à un dialogue national pour identifier les causes profondes du conflit et y apporter des solutions durables.
Cette initiative inédite, notamment entre Joseph Kabila et Martin Fayulu, longtemps à couteaux tirés, intervient dans un contexte tendu. Kinshasa a récemment déposé une requête au Sénat pour la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, soupçonné d’implication dans l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire incluant le M23.
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Tout en saluant les récentes négociations menées à Doha et à Washington, ainsi que les déclarations conjointes entre la RDC et le Rwanda, les quatre leaders estiment que ces efforts, bien qu’encourageants, restent insuffisants. Selon eux, ces démarches se focalisent essentiellement sur les aspects militaires et les dimensions extérieures du conflit, au détriment des causes internes.
Parmi celles-ci figurent, selon la déclaration, la violation de la Constitution, la mauvaise gouvernance, la gabegie financière et les atteintes aux libertés fondamentales. Les signataires dénoncent également l’exclusion des Congolais des discussions en cours et exigent la transparence sur les accords passés avec Kigali, notamment ceux conclus à Doha et Washington.
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Les opposants réitèrent leur soutien à l’initiative conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et de l’Église du Christ au Congo, qu’ils considèrent comme la seule démarche véritablement congolaise et inclusive. Ils en appellent à la coordination des efforts des acteurs régionaux et internationaux, dont l’Union africaine, pour appuyer cette voie interne.
Ces derniers réclament également la publication des accords économiques sous-régionaux, jugeant indispensable d’informer la population et de garantir une gouvernance transparente au service de la paix et de la stabilité de la région des Grands Lacs.