Confiscation des terres : l’Afrique du Sud dément Donald Trump

Le président américain Donald Trump a annoncé la suspension de tout financement des États-Unis à l’Afrique du Sud, soit 440 millions de dollars par an. Cette décision intervient en réaction à la nouvelle loi sud-africaine sur l’expropriation des terres. Destinée à corriger les inégalités héritées de l’apartheid, cette loi permet la récupération de terres inutilisées ou abandonnées sans compensation dans des cas précis. Cependant, Donald Trump la qualifie de «traitement injuste de certaines catégories de personnes» et dénonce des «lois sur la propriété ouvertement racistes».
Le gouvernement sud-africain a réagi fermement. Selon Vincent Magwenya, porte-parole de la présidence, la loi sur l’expropriation adoptée récemment «n’est pas un outil de confiscation mais un processus judiciaire constitutionnel qui permet d’assurer un accès aux terres de façon équitable et juste, comme l’enjoint la Constitution».
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Il a également exprimé l’ouverture de Pretoria au dialogue avec l’administration américaine. Cependant, Gwede Mantashe, ministre de l’Énergie et des Ressources minérales, a adopté un ton plus dur, déclarant : «Nous sommes un État souverain, pas une province des États-Unis», dénonçant les intimidations des économies développées, a rapporté RFI.
Il faut souligner que la suspension des fonds américains affecte plusieurs programmes, notamment ceux liés à la lutte contre le VIH, qui représentent 17% des financements américains en Afrique du Sud. Le programme Pepfar, lancé en 2003 sous George W. Bush, est déjà en pause en janvier depuis que Donald Trump a signé un décret suspendant l’aide internationale américaine pour 90 jours le jour même de son investiture, le 20 janvier. Cette décision met également à l’arrêt des dizaines de projets dans les domaines de la santé, de la recherche et du développement agricole.
La grande crainte des milieux d’affaires sud-africains concerne l’avenir de l’AGOA, l’accord commercial préférentiel entre les États-Unis et certains pays africains, qui arrive à échéance en septembre. Un quart des exportations sud-africaines vers les États-Unis en dépend, bénéficiant de tarifs douaniers avantageux. La suspension de l’aide américaine pourrait donc avoir des répercussions économiques.