CEDEAO–AES : Julius Maada Bio relance l’offensive diplomatique

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CEDEAO–AES : Julius Maada Bio relance l’offensive diplomatiqueJulius Maada Bio président de la CEDEAO © DR

Depuis son investiture à la tête de la CEDEAO, le président sierra-léonais Julius Maada Bio intensifie les démarches pour retisser le lien entre l’organisation sous-régionale et les pays sahéliens du Burkina Faso, du Mali et du Niger, aujourd’hui regroupés au sein de la Confédération des États du Sahel (AES).

Six semaines après le sommet d’Abuja, qui avait mis en place une troïka pour encadrer la sortie des trois pays, Julius Maada Bio a lancé un appel vibrant à un « partenariat plus étroit et plus fort » entre la CEDEAO et l’AES. Lors d’une rencontre à Freetown avec le président de la Commission, Dr Omar Alieu Touray, il a plaidé pour une nouvelle dynamique régionale fondée sur le dialogue, la paix et la libre circulation. Cette prise de position s’inscrit dans la continuité de la stratégie de son prédécesseur nigérian, Bola Ahmed Tinubu, qui affirmait en juin que « les portes de la Cédéao restent ouvertes », rapporte ApaNews.

Lire aussi : CEDEAO : retrait de l’AES et maintient des droits de circulations

Depuis leur retrait officiel en janvier 2025, les trois pays sahéliens ont renforcé leur structure institutionnelle en adoptant un drapeau, un hymne, un passeport commun et en lançant un projet de force militaire conjointe. Malgré cette rupture, des signes de dialogue subsistent, comme en témoigne la session tenue à Bamako le 22 mai entre les ministres des Affaires étrangères de l’AES et la Commission de la CEDEAO.

Vers un sommet spécial pour l’avenir régional

Le président Julius Maada Bio a aussi proposé l’organisation d’un sommet spécial pour repenser l’intégration ouest-africaine à l’aune des cinquante années de coopération. Il a affirmé son appui aux transitions démocratiques, notamment en Guinée, ainsi qu’aux processus électoraux en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau. Omar Touray a de son côté évoqué l’actualité politique des États membres, les enjeux liés à la Taxe communautaire de développement (TCD), et annoncé l’envoi d’une mission d’évaluation sur le différend frontalier de Yenga. Une diplomatie post-rupture semble bel et bien en construction.

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