Barrière à l’entrée

Temps de lecture :
pollution d'une usineImage d'illustration © Wolfgang Rattay
A A A A A

Ceux qui dénoncent l’irresponsabilité de nos dirigeants vont avoir du grain à moudre. Et pour cause, alors que le mécanisme de la taxe carbone instituée aux frontières de l’Europe depuis le 1er octobre va pénaliser des pans entiers de l’économie africaine, aucune capitale, ni organisation sous-régionale n’a, pour l’instant, tenté de négocier des aménagements avec Bruxelles. Encore moins l’Union africaine (UA), qui dispute plus que jamais à l’ONU son qualificatif de «machin». Certes, les premiers décaissements au titre de la taxe carbone n’interviendront qu’en 2026, mais l’absence d’initiative africaine sur ce dossier est pour le moins consternante.

Dans une première étape, la taxe carbone cible le ciment, l’acier, le fer, l’aluminium, les engrais, l’électricité et l’hydrogène. Par la voix de son président qui intervenait à la COP28 actuellement à Dubaï, la Banque africaine de développement évalue l’impact financier de cette taxe à 25 milliards de dollars par an sur les économies africaines.

Pour Bruxelles, la taxe carbone vise à « rendre plus équitables les conditions de concurrence entre les entreprises européennes et celles des pays tiers, en attribuant un prix du carbone à certains produits importés ». En réalité, il s’agit d’une barrière à l’entrée qui n’est pas sans rappeler la fameuse «clause sociale» que les pays développés voulaient faire adopter à l’OMC au motif de faire converger les standards de Sécurité sociale entre le Sud et le Nord.

Toute passivité des dirigeants face à la taxe carbone de l’UE ne serait pas comprise par les opinions africaines, ni par les opérateurs économiques. En l’absence de compromis, il faudra alors penser à la réciprocité. C’est le minimum, mais votre serviteur ne rêve pas.

Recommandé pour vous

Le secteur informel namibien emploie plus de la moitié de la population active

Afrique - En Namibie, plus d’un travailleur sur deux exerce dans l’économie informelle, un moteur essentiel qui contribue à plus du quart du PIB national.

Affaire Bongo : lourdes peines de prison pour Sylvia et Noureddin

Afrique - La justice gabonaise frappe fort : Sylvia et Noureddin Bongo condamnés à 20 ans de prison pour détournement massif de fonds publics et corruption.

Tchad Connexion 2030 : N’Djaména attire 16,4 MM$ de promesses d’investissement

Economie - N’Djaména attire de fortes promesses lors de la table ronde de financement : enjeux et perspectives.

Le FEDA injecte 75 millions USD pour dynamiser la mobilité électrique en Afrique

Afrique - Le FEDA, branche d’investissement d’Afreximbank, consacre 75 millions de dollars à Spiro, leader des motos électriques africaines, afin de renforcer la mobilité durable, stimuler la production locale et favoriser la transition énergétique du continent.

Les écoles maliennes rouvrent après deux semaines de paralysie

Afrique - Après deux semaines d’arrêt total, les écoles et universités au Mali ont rouvert leurs portes.

Gabon : début du procès de la famille Bongo un an après le putsch

Afrique - Au Gabon, le procès pour détournement de fonds de Sylvia et Noureddin Bongo s’ouvre à Libreville, un an après le putsch militaire ayant renversé Ali Bongo.
pub