Alger prête à dialoguer avec Rabat ?

Temps de lecture :
Alger prête à dialoguer avec Rabat ?Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères. © DR

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Al-Jazeera, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a déclaré que son pays était «ouvert à un dialogue constructif» avec le Maroc, et qu’il était «prêt à faire des compromis». Selon lui, l’Algérie était «intéressée à rétablir les relations normales» avec le Maroc.

Interrogé sur les relations algéro-marocaines marquée par une vive tension depuis l’arrivée du duo Tebboune-Chengriha aux commandes de l’Algérie, le diplomate algérien a déclaré : «On peut considérer l’Algérie comme étant plus portée sur la recherche d’une solution rapide» avec le Maroc, bien entendu.

Ces propos sont en contradiction avec la position officielle de l’Algérie, qui a toujours affirmé que la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc était définitive. Qu’est-ce qui serait derrière ce changement tant espéré par les millions d’Algériens et de Marocains ? L’observateur averti ne pourrait ignorer le rôle américain et les tournées des officiels américains dans la région.

Pour bien d’analystes, les propos d’Ahmed Attaf constituent un signal positif, mais ne constituent pas une garantie de réconciliation.

En évoquant l’actualité immédiate marquée pour la région arabe par les bombardements israéliens destructifs de la bande de Ghaza, qui n’a pas de commune mesure de par le monde, Attaf met le doigt sur l’éparpillement des États arabes qui n’arrivent plus à parler d’une même voix pour peser, appuyer cette question fondamentale pour le monde arabe et imposer une solution politique.

Ce qui fait dire à Attaf qu’il n’y a pas de rangs arabes unis sur la question palestinienne. La voix arabe est effritée, éparpillée, selon son propos. Cela se traduit sur le terrain par la faiblesse, fait-il remarquer. D’ailleurs, a-t-il rappelé à juste titre : «Le monde n’a pas évoqué la solution politique à la question palestinienne depuis 25 ans. Le dernier à avoir proposé une initiative politique est le président Clinton, que les gens ont oublié dont les gens ont oublié le mandat», a-t-il indiqué.

Le diplomate a regretté aussi que la question palestinienne ait disparu de l’agenda mondial. «Franchement, lorsque je croise des ministres ces derniers temps, la priorité n’est pas la question palestinienne», dit-il sans afficher une quelconque amertume qui devrait être de mise dans telle situation.

«Nous sommes conscients, ainsi que les autres États, (de l’importance) de l’édification du Maghreb arabe et de la fraternité» dit-il. Et d’ajouter «le rêve demeure toujours. Il ne pourra jamais être anéanti». Et le chef de la diplomatie algérienne d’aller plus loin : «J’attends avec impatience le jour où nous tenterons de nouveau de relancer cette édification».

Recommandé pour vous

Nigeria : le Mali et le Burkina Faso absents à un sommet africain sur la défense

Afrique - Le sommet militaire d’Abuja a mis en évidence les tensions entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la CEDEAO.

Le Sénégal dénonce les sanctions américaines contre la CPI

Afrique - Le Sénégal a dénoncé les sanctions américaines visant quatre magistrats de la CPI, dont le procureur-adjoint sénégalais Mame Mandiaye Niang.

Le Burkina Faso déclare la coordonnatrice résidente de l’ONU « persona non grata »

Afrique - Les autorités de la transition burkinabé accusent la coordonnatrice résidente de l’ONU, Carol Flore-Smereczniak, d’avoir coprésidé un rapport jugé « mensonger » sur les enfants et le conflit armé.

Mali : la France juge l’arrestation de son ressortissant « sans fondements »

Afrique -Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié de « sans fondements » les accusations portées contre Yann Vezilier, arrêté à Bamako.

Afrique du Sud : Nedbank s’offre iKhokha pour 87,5 millions de dollars

Afrique - Nedbank a annoncé l’acquisition de la fintech sud-africaine iKhokha, spécialisée dans les solutions de paiement mobile destinées aux PME.

CEDEAO–AES : Julius Maada Bio relance l’offensive diplomatique

Afrique - Le président sierra-léonais Julius Maada Bio relance les efforts diplomatiques pour réconcilier la CEDEAO avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
pub