Afrique subsaharienne : progression des remises migratoires

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Maroc : une croissance de 3,6 % prévue en 2025 Siège de la Banque mondiale. DR
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Selon la dernière note d’information sur les migrations et le développement de la Banque mondiale, les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont enregistré une augmentation de 3,8% en 2023. Cependant, cette croissance marque un ralentissement par rapport aux années précédentes. En effet, elle révèle les défis auxquels les migrants et leurs familles sont confrontés alors que le monde pâti d’une inflation et d’une croissance incertaines.

Les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 669 milliards de dollars en 2023. Cette stabilité relative est attribuée à la résilience des marchés du travail dans les économies avancées et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), préservant ainsi la capacité des migrants à soutenir financièrement leurs familles dans leur pays d’origine.

Des disparités régionales dans la réception des remises migratoires

À l’échelle régionale, l’Amérique latine et les Caraïbes enregistrent la plus forte hausse des remises migratoires. Une augmentation s’élevant à 8%. Cette croissance résulte de la vigueur du marché du travail aux États-Unis. Celui-ci stimule ainsi les flux vers le Mexique, le Nicaragua, le Guatemala et la Colombie. Cependant, la Banque mondiale note un ralentissement prévu à 4,4% en 2024.

En revanche, les envois vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord connaissent une tendance à la baisse. Un constat enregistré pour la deuxième année consécutive, avec une diminution de 5,3%. La chute des flux vers l’Égypte, due à un écart significatif entre le taux de change officiel et le marché parallèle, contribue à ce recul. Les projections anticipées pour 2024 annoncent un redressement des flux vers le pays des Pharaons. Notamment une croissance prévue de 2,1%.

L’Asie du Sud connaît, pour sa part, une croissance notable des remises migratoires, avec une augmentation de 7,2% en 2023. Cependant, une légère décélération est attendue en 2024. Celle-ci passera à 5%, en raison du ralentissement prévu de la croissance économique aux États-Unis. Mais aussi dans la zone euro et dans les pays du CCG, où résident principalement les travailleurs migrants de la région.

Enjeux et opportunités pour l’Afrique subsaharienne

Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne affichent une croissance modérée de 1,9% en 2023, totalisant 54 milliards de dollars. Cette augmentation est attribuable en grande partie à des hausses manifestes des flux vers le Mozambique, le Rwanda et l’Éthiopie. Cependant, les défis subsistent avec des régimes de change fixe et des contrôles sur les capitaux détournant les envois de fonds vers des canaux informels.

Le Nigéria demeure un acteur clé, représentant 38% de l’ensemble des envois de fonds vers la région. Bien que les transferts vers le Nigéria aient augmenté d’environ 2%, les projections pour 2024 invoquent une croissance de 2,5%.

Le rôle des remises migratoires dans le développement économique

Malgré les défis économiques mondiaux, les remises migratoires se poursuivent. De même, elles jouent un rôle capital dans le développement économique des pays en développement. Les experts insistent sur l’importance d’exploiter ces flux financiers. Objectif : mobiliser des capitaux privés en faveur du financement du développement, dont l’émission d’«obligations diaspora».

La Banque mondiale met en garde contre la nécessité d’aborder les obstacles tels que les coûts élevés de transfert et encourage les politiques favorisant l’inclusion des migrants sur les marchés du travail et les dispositifs de protection sociale. Ces mesures sont cruciales pour garantir que les remises migratoires restent une ressource vitale pour les pays en développement, même dans un contexte économique mondial complexe.

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